Les travaux de la DREES ouvrent un champ des possibles pour le travail en local

Paru le 20/07/2023

La DREES vue par Sébastien Delescluse, Directeur général adjoint de l’Agence régionale de santé (ARS) Normandie.


Sébastien Delescluse a découvert la DREES et ses travaux lorsqu’il était étudiant en médecine. Conseiller d’Olivier Véran, alors ministre des Solidarités et de la Santé, puis d’Élisabeth Borne, Première ministre, il a redécouvert ces travaux sous un nouveau jour, dans un contexte de crise sanitaire. Des plus hautes sphères de l’administration au terrain, en région, il explique comment les décideurs et acteurs de terrain s’en saisissent.

Comment avez-vous découvert les travaux de la DREES ?

J’ai découvert la DREES et ses travaux lors de mon cursus en santé publique. La première publication que j’ai lue portait sur les perspectives en matière de démographie médicale dans les années 2010. Ensuite, durant mon internat, dans le cadre des enseignements en statistiques et administration de la santé, les études de la DREES étaient régulièrement prises pour exemple d’illustration.

Vous avez découvert la DREES sous un nouveau jour lors de la crise sanitaire ?

Tout à fait, lorsque j’étais au cabinet d’Olivier Véran, chargé des sujets liés à l’enseignement supérieur et à l’offre de soins. Au-delà de travaux de statistique publique et de l’aide au pilotage, avec des analyses rétrospectives et des travaux prospectifs, la DREES est devenue un rouage essentiel de la gestion de crise du Covid-19. Son expertise pour mettre en place et exploiter des systèmes d’information dans le cadre du suivi statistique de l’épidémie et les données qu’elle publiait étaient essentiels à la prise de décision immédiate. Nous attendions tous le mail de la DREES qui arrivait chaque jour à la même heure et qui nous était forts utiles afin de bénéficier d’une vision globale, nécessaire à la la prise de décisions. Cela a changé durablement notre regard sur la DREES.

Comment les acteurs de terrain, en région, se saisissent-ils de ces travaux ?

Les travaux de la DREES ouvrent un champ des possibles pour le travail local. De manière très concrète, nous les utilisons notamment pour l’élaboration de notre futur plan d’attractivité régional sur les métiers, avec une attention particulière portée aux projections démographiques des professionnels de santé. Les publications à l’échelon national nous permettent d’avoir la tendance globale, par exemple récemment sur l’exercice en groupe des médecins généralistes, afin de cerner le vécu des médecins et les avantages perçus. Certaines sont illustrées de déclinaisons régionales qui constituent un véritable outil de communication vis-à-vis des acteurs locaux. Cela permet, au-delà du « bruit » ambiant et des remontées terrain que l’on a quotidiennement, de bien cerner la réalité.

Quel regard portez-vous sur la statistique publique ?

Les statistiques publiques permettent d’objectiver la réalité. Avec parfois des constats qui peuvent ne pas plaire à certains décideurs ou certaines communautés, mais il est important de connaître objectivement et précisément les dynamiques à l’œuvre sur un certain nombre de sujets pour nous aider dans la prise de décisions en matière de politique publique de santé. L’indépendance du service statistique public garantit la vérité des chiffres, si je peux le dire ainsi, toute la question étant ensuite d’arriver à s’en servir au mieux pour aider à la prise de décision, en parallèle des remontées du terrain. Il faut pour cela la bonne donnée au bon moment…

 

Cette interview est issue du rapport d’activité 2022 de la DREES

Ce rapport revient sur l’aboutissement de travaux importants sur la protection vaccinale, les inégalités sociales de santé, le handicap et l’autonomie, ou le non-recours aux prestations sociales… La DREES y donne également un aperçu de ses travaux sur la situation des professionnels du médico-social et de la santé ou sur les effets des politiques publiques en matière de retraite.