Ces comptes sont réalisés chaque année pour la France, sur un champ couvrant l’ensemble des régimes et des risques de la protection sociale. Ils fournissent une estimation des dépenses et des recettes de protection sociale couvrant la période 1959-2021.
En 2021, deuxième année de l’épidémie de Covid-19, le système de protection sociale continue de jouer un rôle stabilisateur et de contenir les effets de la crise sanitaire sur les ménages. Les prestations versées augmentent de 2,6 %, après une hausse exceptionnelle de 6,9 % en 2020.
Le début d’année 2021 est encore très marqué par la crise sanitaire, économique et sociale. Les dépenses liées au risque santé augmentent fortement (+10,3 %) du fait du déploiement de la vaccination, de l’intensification des campagnes de dépistage du Covid-19, mais aussi de la reprise des soins médicaux non urgents. Le risque santé prend ainsi le relais des mesures de protection de l’emploi comme premier contributeur de la croissance des dépenses de protection sociale. Les prestations du risque emploi, notamment le chômage partiel, pèsent encore sur les dépenses début 2021, mais sont globalement en baisse sur l’année (-19,0 %) du fait du rebond économique qui a suivi l’assouplissement des restrictions sanitaires. Après avoir été reportée du fait de la survenue de la crise sanitaire en 2020, la réforme des allocations logement est intervenue début 2021 et a induit une baisse importante des prestations logement (-5,7 %).
Dans le sillage de la reprise économique permise par l’assouplissement progressif des restrictions sanitaires et du contexte de tensions sur le marché de l’énergie, une inflation élevée apparaît en Europe dès la fin 2021. Elle conduit en France à la mise en place, dès la fin de l’année, de nouveaux dispositifs exceptionnels à destination des ménages modestes (indemnité inflation et chèque énergie). Les prestations du risque pauvreté et exclusion sociale augmentent ainsi de 6,6 % en 2021.
En 2021, les ressources de la protection sociale rebondissent (+5,2 %) sous l’effet du redémarrage de l’activité économique. Cette hausse résulte d’une forte augmentation des cotisations sociales, de la CSG et de la TVA, provoquée par le rebond des salaires et de la consommation.
En conséquence, le déficit de la protection sociale s’améliore pour s’établir à 17 milliards d’euros en 2021, après avoir atteint un record de 50 milliards d’euros en 2020. Néanmoins, ce déficit ne reflète qu’en partie l’ampleur du choc absorbé par les administrations publiques (notamment le financement par l’Etat des dispositifs exceptionnels comme le chômage partiel ou l’indemnité inflation), dont le déficit total atteint 162 milliards d’euros en 2021, soit 6,5 % du PIB.
Ces données complètent les estimations précédentes, qui portaient jusqu’à l’année 2021 (exercice provisoire); en raison de l’intégration de données qui n’étaient pas disponibles alors et de corrections, cette nouvelle diffusion induit des révisions des chiffres publiés. Par rapport aux résultats présentés dans le Panorama La protection sociale en France et en Europe en 2021, les prestations versées en 2022 ont été révisées de 1,0 milliard d’euros à la hausse à 834,8 milliards d’euros (contre 833,8 milliards d’euros publiés en 2022), esentiellement en raison d’une révision des prestations du risque santé.
Le prochain Panorama La protection sociale en France et en Europe en 2022 sera publié en décembre 2023.
Consulter
- Séries historiques des CPS de 1959 à 2021 : les comptes de la protection sociale.
- La présentation des CPS
Pour en savoir plus
- « La protection sociale en France et en Europe en 2021, résultats des comptes de la protection sociale, édition 2022 » Sous la direction de Céline Marc, Geoffrey Lefebvre et Mickaël Portela, coordonné par Lauriane Ramuzat (DREES). Collection Panoramas de la DREES-social, édition 2022.