Accessibilité aux soins de premier recours en 2023 Dégradation de l’accessibilité aux médecins généralistes et aux infirmières, amélioration de l’accessibilité aux kinésithérapeutes, aux sages-femmes et aux chirurgiens-dentistes

Jeux de données

Paru le 20/12/2024

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) met à disposition les données actualisées de l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL) en 2022 et 2023 pour les médecins généralistes, les infirmières , les sages-femmes, les kinésithérapeutes et les chirurgiens-dentistes.

 

L’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL) est un indicateur d’adéquation territoriale entre l’offre et la demande de soins de ville (hors hôpital). Il permet de mesurer à la fois la proximité et la disponibilité des professionnels de santé. Il est donc plus fin que les indicateurs usuels de densité ou de temps d’accès. Calculé au niveau de la commune, il tient compte de l’offre et de la demande issues des communes environnantes, de façon décroissante avec la distance. Il intègre en outre une estimation du niveau d’activité des professionnels en exercice, sur la base des observations passées, ainsi que des besoins relatifs de soins de la population locale, sur la base des consommations de soins moyennes observées par tranche d’âge. Les données publiées permettent par ailleurs d’agréger cet indicateur à tout niveau géographique plus large que l’échelon communal.

Une dégradation de l’accessibilité aux médecins généralistes et aux infirmières

Mesurée ainsi, l’accessibilité aux médecins généralistes se dégrade1  entre 2022 et 2023 (-1,4 %), en raison de la baisse du nombre de médecins généralistes libéraux et de leur activité moyenne, ainsi que de la croissance de la population. L’accessibilité moyenne aux médecins généralistes s’établit à 3,3 consultations par an et par habitant en 2023.

Après avoir progressé au cours des dix dernières années, le nombre d’infirmières libérales diminue légèrement entre 2022 et 2023, tout comme l’activité en centre de soins infirmiers, tandis que la population augmente. L’accessibilité aux infirmières décroît ainsi légèrement en 2023 (- 0,3 %).

Une amélioration de l’accessibilité aux kinésithérapeutes, aux sages-femmes et aux chirurgiens-dentistes

En revanche, l’accessibilité aux kinésithérapeutes, aux sages-femmes et aux chirurgiens-dentistes s’améliore entre 2022 et 2023 avec la hausse des effectifs de ces professions. La progression de l’accessibilité est plus importante pour les kinésithérapeutes (+ 4,1 %) et les sages-femmes (+ 3,4 %), du fait notamment d’une plus forte augmentation du nombre de ces professionnels exerçant en libéral.

Des inégalités croissantes d’accessibilité aux médecins généralistes

Les 10 % de la population les mieux dotés en médecins généralistes ont accès en moyenne à 5,6 consultations par an tandis que les 10 % de la population les moins bien dotés ont accès en moyenne à 1,4 consultation par an : l’accessibilité des premiers est ainsi 4,1 fois supérieure à celle des seconds. Ce rapport augmente de 5 % entre 2022 et 2023, ce qui témoigne de la croissance des inégalités territoriales d’accessibilité aux médecins généralistes.

Les inégalités d’accessibilité aux médecins généralistes restent inférieures à celles observées pour les autres professions de santé. En effet, le rapport entre l’accessibilité moyenne des 10 % de la population les mieux dotés et celle des 10 % les moins dotés est de 7,8 pour les chirurgiens-dentistes, 6,7 pour les kinésithérapeutes, 6,1 pour les infirmières, et 5,1 pour les sages-femmes. Ces inégalités diminuent légèrement pour les sages-femmes (- 1 %) et sont quasiment stables pour les infirmières, les chirurgiens-dentistes et les kinésithérapeutes.


Un indicateur synthétique d’accès aux soins disponible pour chaque commune que la DREES met à disposition pour 2022 et 2023 dans une méthodologie révisée

Plusieurs évolutions méthodologiques ont été mises en œuvre depuis la diffusion du jeu de données précédent. Ces évolutions concernent (i) la prise en compte de l’activité en centre de santé des sages-femmes et des kinésithérapeutes, (ii) l’harmonisation du champ des professionnels de santé libéraux pris en compte dans le calcul des bornes d’activité libérale, (iii) le relèvement de l’activité de tous les professionnels libéraux n’ayant pas d’activité libérale l’année précédente, (iv) la mise à jour des poids servant à standardiser la population pour tenir compte de besoins en soins différenciés selon l’âge. Des compléments d’informations sur ces changements méthodologiques sont apportés dans le Lisez-moi accompagnant les jeux de données diffusés sur data.DREES.

D’autres évolutions méthodologiques sont prévues pour le calcul des indicateurs d’APL 2024, qui seront diffusés fin 2025. Elles concerneront notamment le changement de distancier, la prise en compte des différences de tarifs conventionnels dans les départements et régions d’outre-mer, ainsi que la prise en compte du vieillissement global de la population et de l’évolution des tarifs des actes réalisés par les professionnels de santé.


Consulter également

  • 1Les évolutions commentées ici tiennent compte de l’évolution de la population mais pas de son vieillissement global, qui pourrait avoir un impact sur les besoins en soins de la population, et donc sur l’évolution de l’accessibilité aux différentes professions de santé.

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