En 2022, 56 900 élèves et étudiants ont effectué leur rentrée (en 1er, 2eme ou 3eme année) dans une formation délivrant un des 13 diplômes de professions sociales répertoriés au CASF (Code de l’Action Sociale et Familiale) en France métropolitaine et dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM). Parmi eux, 51 % sont rentrés en 1ère année de formation, 33 % en 2ème année, et 16 % en 3ème année. Les élèves et étudiants sont 14 600 à étudier en formation d’éducateur spécialisé, 10 400 en formation d'accompagnant éducatif et social et 7 100 en formation d'assistant de service social ; ces trois formations représentant plus de la moitié des effectifs (56 %).
Caractéristiques des élèves et des étudiants du social en 2022
Les élèves et étudiants en formation sociale effectuant une rentrée en 2022 sont des femmes dans 84 % des cas. Toutes formations confondues, les élèves et étudiants sont plutôt jeunes : 40 % d’entre eux sont âgés de moins de 23 ans, 25 % entre 23 et 30 ans, tandis que 19 % ont plus de 40 ans et 6 % plus de 50 ans. Cependant, les formations menant au diplôme d’Assistant Familial (DEAF), de Médiateur Familial (DEMF) ainsi qu’aux diplômes de niveau Master 2, que ce soit le Diplôme d’État d’Ingénierie Sociale (DEIS) ou le Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Directeur d’Établissement Social (CAFDES), sont très fréquemment préparés par des personnes plus âgées : respectivement 74 %, 53 %, 64 % et 43 % ont plus de 40 ans.
En moyenne, 6 % des élèves et étudiants ont une reconnaissance administrative d’un handicap. C’est un peu moins souvent le cas des formations menant au Diplôme d’État d’Éducateur de Jeunes Enfants DEEJE (3 %), au Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Encadrement et de Responsable d’Unité d’Intervention Sociale (CAFERUIS) [4 %], mais un peu plus souvent dans celles menant au Diplôme d’État de Technicien de l’Intervention Sociale et Familiale (DETISF) et au Diplôme d’État d’Éducateur Technique Spécialisée [DEETS] (11 %).
Les parents des inscrits étaient majoritairement ouvriers (30 % des pères), employés (42 % des mères), ou professions intermédiaire (18 % des mères) lors de leur rentrée en 6ème au collège. De plus, 15 % des mères n’avaient alors jamais travaillé. Les mères des élèves et étudiants en formations de niveau Licence ou Master 1 étaient moins souvent en situation d'inactivité (9% des mères des étudiants se préparant au diplôme d’État d’Éducateur Spécialisé [DEES], 8 % en DEEJE, 9 % en DEETS).
Des parcours scolaires différents selon le niveau du diplôme préparé
Toutes formations confondues, un peu plus de la moitié des élèves et étudiants possèdent pour plus haut diplôme le baccalauréat ou un diplôme de niveau équivalent (55 %), 29 % un diplôme de l’enseignement supérieur, 9 % un CAP ou un BEP, et 6 % aucun diplôme ou le brevet des collèges (graphique ci-dessous). Cette répartition est différente selon le niveau du diplôme préparé, mais le baccalauréat est très fréquemment le plus haut diplôme obtenu (mis à part pour le DECESF et les diplômes de niveau Master 2). Le plus haut diplôme obtenu correspond parfois au niveau de formation requis pour entrer dans la formation suivie, parfois à un diplôme plus élevé. C’est le cas de 54 % des élèves se formant au diplôme d’État d’Accompagnant Éducatif et Social (DEAES) et de 28 % des étudiants se formant au DEES.
En outre, au moment d’effectuer leur rentrée, 15 % des élèves et étudiants en formation sociale sont déjà diplômés d’un diplôme professionnel du secteur social (le plus souvent un diplôme d’éducateur spécialisé [21%]) et 6 % d’un diplôme professionnel du secteur santé (le plus souvent un diplôme d’aide-soignant [39%]). Être déjà titulaire d’un diplôme professionnel du secteur social est plus fréquent dans les formations de DEIS (87 %), de CAFERUIS (77 %), de DEMF (44 %), et de CAFDES (40 %). La plupart du temps ils sont alors titulaires du diplôme d’éducateur spécialisé.
Deux inscrits sur dix ont déménagé pour suivre leur formation
Toutes formations confondues, 21 % des élèves et étudiants déclarent avoir déménagé pour pouvoir suivre leur formation. Dans 72 % des cas, ils ont changé de département et dans 52 % des cas, de région. Des différences apparaissent selon les formations. Près de trois élèves et étudiants formés sur dix préparant le diplôme d’État d’assistant de service social (DEASS) (31 %), un diplôme d’État de conseiller en Économie Sociale et Familiale (DECESF) (31 %), un DEETS (29 %), un DEEJE (32 %) ou un DEES (34 %) ont déménagé pour suivre leur formation. C’est très rare dans le cas des DEAF et des CAFERUIS, de l’ordre de 1 %.
Des élèves et étudiants très souvent en emploi au moment de débuter leur formation
En 2022, juste avant d’entrer en première année de formation, 46 % des élèves et étudiants déclarent qu’ils étaient en situation principale d’emploi, dont les deux-tiers dans le secteur social ou médico-social. Par ailleurs, 37 % étaient en études secondaires ou supérieures, 14 % au chômage, y compris la participation à un dispositif de formation professionnelle destiné aux personnes à la recherche d’un emploi ou d’une qualification, 2 % en inactivité (hors études) et 1 % n’ont pas souhaiter communiquer leur situation avant l’entrée en formation. Les inscrits en formation de DETISF et de DEAES étaient plus souvent au chômage, respectivement 36 % et 25 %.
Se former à un métier du social : un véritable choix
La quasi-totalité (98 %) des élèves et étudiants suivent la formation souhaitée. Ils ont eu envie d’exercer ce métier lors de leur scolarité, lorsqu’ils étaient au collège ou au lycée par exemple, (dans 34 % des cas), à la suite d’activités personnelles (28 %) ou d’événements personnels (27 %). Dans 26 % des cas, le métier préparé correspond à une reconversion professionnelle.
Le métier a été choisi principalement pour se sentir utile (pour 56 % des inscrits), pour travailler auprès d’un public particulier (45 %), pour exercer un métier épanouissant (41 %) ou bien parce qu’ils ont toujours voulu travailler dans le social (39 %).
Le choix de l’école, quant à lui, est arrêté dans la moitié des cas par proximité géographique du lieu de vie de l’étudiant ou de sa famille.
37 % des élèves et étudiants inscrits en 2022 et mobilisés pendant la crise sanitaire du Covid-19 l’ont été dans des établissements pour l’enfance et la jeunesse
Parmi les inscrits en 2022, pour 48 % la crise sanitaire n’a pas eu d’impact sur la vision du métier préparé, et pour 32 % elle a confirmé leur intérêt envers ce métier.
Parmi les élèves et étudiants inscrits en 2022 dans une formation sociale, , 6 %, ont été mobilisés en renfort, quel que soit le moment, entre mars 2020 et la passation de l’enquête en 2022. En revanche, ne sont pas comptabilisés ici les inscrits en 2020 et 2021 potentiellement mobilisés eux-aussi, mais qui ne sont plus inscrits en 2022, et à ce titre ne rentrent pas dans le champ de l’enquête.
Pami les inscrits en 2022 et mobilisés pendant la crise, 57 % l’ont été dans le cadre d’un emploi en CDD et 34 % lors d’un stage. Ils ont alors été principalement mobilisés dans des établissements pour l’enfance et la jeunesse (37 %) et dans des établissements pour adultes handicapés (32 %). Les missions qui leur étaient confiées étaient dans 81 % des cas en adéquation avec les enseignements reçus lors de la formation.
Encadré - L’enquête quinquennale sur les élèves et les étudiants en formation aux professions sanitaires et sociales
L’ensemble des données nationales sur les élèves et les étudiants en formation aux professions sociales en 2022, sont accessibles sur le site data.Drees dans les jeux de données « La formation aux professions sociales : caractéristiques des étudiants », « la formation aux professions sociales : attractivité », la formation aux professions sociales : impact de la crise sanitaire ». Elles contiennent des informations, déclinées par diplôme, sur les caractéristiques socio-démographiques des inscrits en établissement de formations, leur parcours scolaire, leurs motivations, ainsi que l’impact de la crise sanitaire liée au COVID-19.
Ces données sont issues de l’enquête quinquennale sur les élèves et les étudiants en formation aux professions sociales (« enquête Étudiants »). Elle porte sur les formations aux diplômes suivants :
- Diplômes de niveau 3 (CAP, BEP) : accompagnant éducatif et social (DEAES), assistant familial (DEAF) ;
- Diplômes de niveau 4 (Baccalauréat) : technicien de l’intervention sociale et familiale (DETISF), moniteur-éducateur (DEME) ;
- Diplômes de niveau 6 (Licence, licence professionnelle, Maîtrise, master 1) : éducateur spécialisé (DEES), éducateur technique spécialisé (DEETS), éducateur de jeunes enfants (DEEJE), conseiller en économie sociale familiale (DECESF), assistant de service social (DEASS), médiateur familial (DEMF), certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale (CAFERUIS).
- Diplômes de niveau 7 (Master, diplôme d'études approfondies, diplôme d'études supérieures spécialisées, diplôme d'ingénieur) : diplôme d’ingénierie sociale (DEIS), certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement social (CAFDES).