Résumé
Entre le 28 février et le 27 mars 2022, la majorité des personnes de 40 ans ou plus ont déjà effectué leur rappel, depuis déjà un certain temps pour nombre d’entre elles. Ainsi, parmi les 40-59 ans, 20 % (resp. 50 %) des personnes ont reçu un rappel il y a plus (resp. moins) de 3 mois, cette proportion monte à près de 50 % (resp. 35 %) pour les 60-79 ans et à plus de 60% (resp. 20 %) pour les 80 ans ou plus (voir graphique ci-dessous). Les effectifs sont donc suffisants pour étudier l’efficacité de la dose de rappel 3 mois après son injection.
Graphique : répartition des personnes âgées de 40 ans ou plus par statut vaccinal entre le 28 février et le 27 mars 2022
Entre le 28 février et le 27 mars 2022, le nombre de cas positifs pour 100 000 personnes et l’incidence hospitalière pour 1 million de patients, en soins critiques comme en hospitalisation conventionnelle, sont systématiquement plus faibles pour les patients de 40 ans ou plus lorsqu’ils sont vaccinés avec rappel depuis moins de 3 mois par rapport aux personnes non-vaccinées.
Au-delà de trois mois, le rappel ne semple plus protéger contre les infections et la protection contre les formes sévères et graves s’atténue, mais les incidences hospitalières demeurent nettement plus faibles par rapport aux personnes non-vaccinées.
Tableau : nombres à taille de population comparable de tests et d’événements hospitaliers selon le statut vaccinal entre le 28 février et le 27 mars 2022 pour les personnes de 40 ans ou plus
Actuellement, les populations « partiellement vaccinées » et « complet de moins de 3 mois - sans rappel » sont peu nombreuses, ainsi les taux d’incidences associés sont fragiles sur le plan statistique. Pour la suite des analyses, la catégorie des personnes « partiellement vaccinées » a donc été écartée et la catégorie des personnes avec schéma « complet de moins de 3 mois - sans rappel » a été fusionnée avec la catégorie des personnes avec schéma « complet de plus de 3 mois - sans rappel ».
Pour affiner les résultats, une modélisation sur les données recueillies à partir du 13 décembre 2021, restreinte au variant Omicron, permet de prendre en compte des effets de composition des statistiques descriptives, toujours sur la population des 40 ans ou plus :
• Concernant le risque de développer une forme symptomatique due au variant Omicron, la dose de rappel augmente la protection par rapport au schéma vaccinal initial complet – lui-même apportant une protection par rapport à l’absence de vaccin : la protection du rappel varie entre 50 % et 60 % durant les 3 mois suivant son administration, mais elle semble disparaitre après 3 mois ;
• La dose de rappel apporte également un regain de protection contre les formes sévères pour les 40-59 ans, 60-79 ans comme pour les 80 ans ou plus, avec une protection vaccinale contre les hospitalisations et les décès comprise entre 75 % et 90 % dans les trois mois suivant son injection. La protection s’érode néanmoins après 3 mois, tout en restant importante : entre 65 % et 85 %.
L’ensemble de ces analyses restent néanmoins soumises à un certain nombre de limites, en particulier le fait de ne pas tenir compte d’éventuels épisodes antérieurs d’infection au Covid. En particulier, il est probable que de nombreuses personnes non vaccinées, ou vaccinées sans rappel aient été contaminées, en particulier lors de la vague Omicron de début 2022, ce qui conduit à sous-estimer l’efficacité du rappel avec la méthode actuelle.
Graphique : risques relatifs avec Omicron de forme symptomatique, d’hospitalisation en soins conventionnels, en soins critiques et de décès après hospitalisation, selon l’âge et le statut vaccinal
Les données sous-jacentes à ces résultats nationaux ainsi que des déclinaisons régionales et par classe d’âge sont mises à disposition sous forme de fichiers csv permettant d’exploiter plus finement les résultats présentés. Ces fichiers ainsi que des graphiques complémentaires en format PDF sont disponibles et continuent d’être actualisés chaque semaine sur le site de données ouvertes de la DREES.
Précisions sur la modification de la méthode d’imputation
Point d’attention : affinement de la méthode de recalage utilisée pour imputer le statut vaccinal des personnes non appariées avec la base VACSI
Pour rappel, les données publiées par la DREES résultent d’une exploitation statistique des bases de tests (SIDEP), d’hospitalisations (SIVIC) et de vaccination (VACSI), dont l’appariement repose sur un pseudonyme pour lequel l’efficacité dépend de la qualité et de l’homogénéité des informations remontées dans les différentes bases ; dans les faits, il n’est pas toujours possible de croiser les informations sur une même personne provenant des différentes bases. Lorsque le statut vaccinal des personnes testées ou hospitalisées n’est pas retrouvé dans la base VACSI, la DREES a fait le choix de l’imputer à partir du statut vaccinal des personnes de caractéristiques proches selon l’âge, la période, le sexe et la localisation.
Cette imputation a un impact d’autant plus fort sur les données que les évènements régionaux pour lesquels on dispose de l’information sur le statut vaccinal sont peu nombreux, que ce soit lié à un moins bon taux d’appariement à la base VACSI et/ou à des nombres d’évènements (en particulier, hospitalisations) faibles.
La méthode d’imputation a été affinée cette semaine, afin d’en augmenter la robustesse, les détails sont disponibles dans la note de précisions sur la modification de la méthode d’imputation disponible sur le site de la DREES.
Cependant, dans le cas d’effectifs trop réduits, ce qui advient plus souvent dans les DROM et en Corse, la qualité des imputations peut ne pas être suffisante. Pour permettre aux utilisateurs d’apprécier la fiabilité des données, les taux d’appariements parmi les tests et les hospitalisations conventionnelles seront ajoutés dans la table régionale des données publiées en open-data, et un avertissement figurera lorsque nécessaire sur les graphiques disponibles en open data.