Résumé
En 2020, près de 10,4 millions de personnes résidant en France ont été hospitalisées une ou plusieurs fois dans une unité de soins de courte durée de médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie (MCO), dont environ 2 % pour des séjours liés à la Covid-19. Cela correspond à 15,9 millions de séjours.
En 2020, les séjours hors Covid-19 sont en baisse de 13 % par rapport à 2019
La baisse du nombre de séjours en 2020 concerne aussi bien les hospitalisations complètes, appelées aussi hospitalisations conventionnelles (lorsque le séjour est d’une durée supérieure à une journée et nécessite un hébergement au moins pour une nuit), que les hospitalisations partielles. Le recul des séjours de chirurgie de ceux pour actes et procédures peu invasifs tels que les actes d’endoscopie est plus prononcé que celui des séjours médicaux (-15 % contre -9 %).
Une baisse des séjours hospitaliers hors Covid-19 plus marquée pendant la première vague épidémique
La baisse du nombre de séjours hors Covid-19 n’est pas répartie uniformément sur l’année 2020. Le recul est nettement plus important (-53 %) entre le 16 mars et le 15 mai 2020, c’est-à-dire lors de la première vague épidémique en France, que lors de la deuxième vague, entre le 15 octobre et la fin décembre 2020 (-12 %). À noter que la diminution globale du nombre de séjours lors de la première vague reste massive, même lorsque sont pris en compte l’ensemble des séjours y compris pour les hospitalisations pour Covid-19 (-49 %).
Les hôpitaux publics et les centres privés à but lucratifs davantage concernés par le recul des séjours hors Covid-19
En 2020, la baisse du nombre total de séjours hors Covid-19 a été plus importante dans les hôpitaux publics (-13,9 %) et dans les centres privés à but lucratifs (-13,4 %) que dans les centres privés à but non lucratif (-10 %). Les différents types d’établissements n’ont en outre pas été touchés de la même façon au cours de l’année. Si pendant la première vague, ce sont les centres privés lucratifs et les centres privés non lucratifs qui ont été davantage concernés par le recul des séjours hospitaliers hors Covid-19 (respectivement -67 % et -52 %, contre -44 % dans les hôpitaux publics), la tendance s’est inversée pendant l’entre-deux-vagues et la deuxième vague. Il reste que du fait du volume important de séjours ayant lieu dans les hôpitaux publics, ceux-ci contribuent le plus fortement à la baisse totale du nombre de séjours, ce quelle que soit la période concernée.
Les motifs ORL, infectieux et respiratoires (hors Covid-19) sont ceux qui connaissent le recul le plus important du nombre des séjours
Les motifs qui contribuent le plus à la baisse totale du nombre de séjours sont les maladies de l’appareil digestif (16 %), de l’appareil respiratoire (10 %) et de l’appareil circulatoire (8 %) qui sont habituellement des motifs de recours fréquents à l’hôpital. Les maladies de l’appareil respiratoire sont le troisième motif connaissant la plus forte baisse en 2020 par rapport à 2019 (-27%), derrière les motifs ORL (-32%) et infectieux (-28%).La diminution des séjours pour motif respiratoire s’explique notamment par la baisse des hospitalisations pour pathologies respiratoires infectieuses (hors Covid-19), particulièrement au cours de la deuxième vague. Enfin, les hospitalisations liées à l’appareil circulatoire ont elles aussi connu un net recul (-11 %), notamment pour des pathologies urgentes comme les insuffisances cardiaques aiguës, les infarctus du myocarde et les accidents vasculaires cérébraux.
Une baisse du nombre de séjours plus importante chez les enfants de 2 à 14 ans
Ce sont chez les enfants de 2 à 14 ans que le nombre de séjours diminue le plus en 2020 (-23 % contre -13 % pour l’ensemble de la population) par rapport à 2019. Cette baisse dans ce groupe d’âge s’explique par les motifs d’hospitalisation habituels : les maladies respiratoires, l’ORL (essentiellement les otites) et les maladies infectieuses. Les maladies respiratoires expliquent un quart de la baisse totale des séjours de cette tranche d’âge. À noter que les enfants âgés de 2 à 14 ans ne représentent qu’un séjour hospitalier sur vingt et qu’ils ne contribuent que faiblement au recul global du nombre de séjours, loin derrière les 45-74 ans (42 %), les 75 ans ou plus (23 %) et les 15-44 ans (22 %).