Dans le cadre de sa mission d’appui à la gestion de la crise sanitaire, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) exploite les données pseudonymisées issues des trois principales bases de données sur la crise Covid-19 : SI-VIC (hospitalisation), SI-DEP (dépistage) et VAC-SI (vaccination). La DREES effectue des croisements entre ces bases, afin notamment de réaliser un suivi selon le statut vaccinal des personnes testées positives à la Covid-19 et des personnes hospitalisées.
Ce suivi, hebdomadaire, qui porte sur la population âgée de 20 ans ou plus, est enrichi pour la première fois de nouvelles informations sur l’ancienneté de l’obtention du schéma vaccinal complet et l’injection éventuelle d’une dose de rappel. Outre les premières statistiques descriptives sur ce sujet, une analyse est proposée pour estimer conjointement l’effet des différents statuts vaccinaux – en particulier l’effet protecteur du vaccin dans le temps et l’apport de la dose de rappel – en neutralisant des différences de structures par âge.
Les fichiers bruts présentant les résultats nationaux, les déclinaisons territoriales et par tranche d’âge sont accessibles sur le site internet de la DREES, rubrique Open Data.
Trois constats majeurs ressortent des analyses :
- d’une part, la protection initiale du schéma vaccinal complet est élevée pour toutes les classes d’âge contre les entrées en hospitalisation conventionnelle comme contre celles en soins critiques ;
- d’autre part, cette protection vaccinale semble s’atténuer légèrement au fil du temps, surtout pour les seniors, beaucoup moins pour les personnes plus jeunes ;
- enfin, il faut noter que l’injection de la dose de rappel pour les personnes de plus de 60 ans dont le statut complet remonte à plus de 6 mois améliore la protection vaccinale à 95 % environ (contre de l’ordre de 80 % sans rappel). L’effet sur les moins de 60 ans ne peut à ce stade être évalué car les personnes qui ont bénéficié jusqu’à présent d’un rappel au sein de cette classe d’âge sont trop spécifiques pour être comparables à celles qui n’en ont pas reçu ;
La protection initiale du schéma vaccinal complet est élevée pour toutes les classes d’âge contre les entrées en hospitalisation conventionnelle comme contre celles en soins critiques
La protection vaccinale initiale du schéma complet est comprise entre 90 et 95 % (estimation concordante avec les résultats épidémiologiques disponibles par ailleurs), elle est un peu plus faible, autour de 85 % pour les personnes de 80 ans et plus. La protection vaccinale pour un statut vaccinal donné est estimée comme la réduction de risque d’hospitalisation par rapport au risque encouru sans injection. Ainsi une protection de 95 % pour une personne vaccinée signifie que son risque d’être hospitalisé est inférieur de 95 % (soit 1/(1-0,95) = 20 fois moins) au risque encouru en l’absence de vaccination (toutes autres caractéristiques égales par ailleurs).
Après l’obtention du schéma complet, la protection vaccinale semble s’atténuer au fil du temps, surtout pour les seniors, moins pour les personnes plus jeunes.
Pour les personnes avec schéma complet depuis 6 mois ou plus, elle diminue à 80 % environ, perdant 10 points environ pour les 60 à 80 ans et entre 5 et 10 points pour les 80 ans et plus par rapport à la protection initiale du schéma complet, en soins critiques comme en hospitalisation conventionnelle. En revanche, elle s’atténue seulement de quelques points pour les moins de 60 ans, en hospitalisation conventionnelle comme en soins critiques.
L’injection d’une dose de rappel pour les personnes de plus de 60 ans dont le statut complet remonte à plus de 6 mois améliore la protection vaccinale à 95 % environ
La perte de protection du vaccin se matérialise par l’écart entre le risque relatif pour les personnes complètement vaccinées depuis moins de 3 mois sans rappel et pour celles vaccinées depuis plus de 6 mois sans rappel). Si cette érosion de la protection du schéma complet est constatée pour toutes les classes d’âge, elle est bien plus modérée pour les moins de 60 ans que pour les seniors. Par ailleurs, la dose de rappel réduit sensiblement le risque d’hospitalisation pour les personnes vaccinées depuis plus de 6 mois.
Enfin, un encadré en fin de document explique pourquoi, malgré une protection vaccinale toujours élevée, la proportion de personnes vaccinées entrant à l’hôpital augmente au fur et à mesure du temps en 2021, avec la couverture vaccinale. Une annexe Définitions et méthode précise l’ensemble des traitements réalisés pour produire ces résultats.