Résumé
1,3 million de travailleurs sociaux en France Métropolitaine en 2018
En 2018, 520 000 intervenants à domicile, 400 000 assistants maternels, gardes à domicile ou assistants familiaux, 250 000 professionnels socio-éducatifs, 60 000 aides médico-psychologiques ainsi que 90 000 autres professions de l’action sociale exercent en France Métropolitaine. Ces salariés exercent des métiers varies, tous au service des populations fragilisées, dans un but de les protéger, les aider à s’émanciper, et accéder à l’autonomie.
Ils forment un total de 1,3 million de travailleurs sociaux1
en 2018, en hausse de 28 % par rapport à 2004. Plus précisément, cet effectif global augmente entre 2004 et 2013 (+28 %), puis reste globalement stable entre 2013 et 2018. Ces évolutions globales recouvrent toutefois des réalités différentes selon les professions :
- les assistants maternels, gardes à domicile ou assistants familiaux connaissent ainsi une baisse continue de leurs effectifs depuis 2013 (- 12 % entre 2013 et 2018),
- tandis que le nombre de professionnels socio-éducatifs augmente de 18 % au cours de la même période.
Figure 1 : Évolution du nombre de professions sociales de 2004 à 2018
Note : les données annuelles sont calculées par moyenne sur trois années adjacentes. La valeur en 2018 correspond ainsi, par exemple, à la moyenne des effectifs en 2017, 2018 et 2019.
Source : Insee, enquête emploi en continu 2003 à 2019 ; traitements : DREES
Champ : France métropolitaine
42 % des travailleurs sociaux âgés de 50 ans ou plus
Les travailleurs sociaux sont plus âgés que les autres salariés. Ils sont en moyenne âgés de 46 ans en 2018, contre 42 ans pour les autres salariés. Plus précisément, 42 % des travailleurs sociaux sont âgés de 50 ans ou plus, contre 30 % des autres salariés.
Les métiers d’assistants maternels, de gardes à domicile, ou d’assistants familiaux et ceux d’intervenants à domicile présentent les plus fortes proportions de salariés âgés de 50 ans ou plus (respectivement 47 % et 49 %). C’est nettement moins souvent le cas dans les métiers d’aides médico-psychologiques (31 % de salariés âgés de 50 ans ou plus), des professionnels socio-éducatifs (28 %) et des autres professions de l’action sociale (28 %).
Le travail social est très féminisé avec 9 femmes pour 10 professionnels.
Les travailleurs sociaux sont moins souvent diplômés de l’enseignement supérieur que les autres salariés. 23 % des professionnels du social détiennent, en 2018, comme plus haut diplôme, un brevet des collèges ou sont non-diplômés, contre 15 % des autres salariés. Leur diplôme le plus élevé est dans 32 % des cas un CAP, BEP ou un autre diplôme de ce niveau, et dans 12 % des cas un diplôme paramédical et social de niveau bac +2.
Graphique : pyramide des âges des travailleurs sociaux en 2018
Source : Insee, enquête emploi en continu de 2017 à 2019 (moyennes annuelles de 3 années) ; traitements : DREES
Champ : France métropolitaine
Lecture : en 2018, 3,3 % des travailleurs sociaux sont des femmes âgées de 53 ans. Elles représentent 1,2 % de l’ensemble des salariés (hors travailleurs sociaux)
Des salariés plus souvent en temps partiel et en sous-emploi que les autres salariés
S’ils bénéficient majoritairement de contrats à durée indéterminée (87 % en 2018), les travailleurs sociaux sont en revanche très nombreux à exercer à temps partiel (43 % contre 16% des autres salariés). Celui-ci est en outre déclaré comme subi dans la moitié des cas. Ainsi, en 2018, 23 % ont travaillé entre 15 h et 29 h par semaine, et 9 % moins de 15 h.
Les intervenants à domicile sont particulièrement concernés : 70 % d’entre eux sont employés à temps partiel, parmi lesquels un peu plus de la moitié (55 %) disent l’avoir subi. Les autres métiers du social connaissent également fréquemment du temps partiel, mais dans des proportions moindres. Les assistants maternels, gardes à domicile, ou assistants familiaux, ainsi que les aides médico-psychologiques travaillant à temps partiel le subissent majoritairement, tandis que les professionnels socio-éducatifs et les autres professionnels de l’action social déclarent nettement plus fréquemment l’avoir choisi.
La situation de sous-emploi (qui se définit soit par le fait de travailler à temps partiel, de souhaiter travailler davantage et d’être disponible pour cela, soit par le fait de travailler moins que d’habitude en raison de chômage partiel) concerne plus souvent les professions sociales que les autres salariés : 16 % contre 5 %. Elle touche principalement les intervenants à domicile (27 % de sous-emploi) et, dans une moindre mesure les assistants maternels, gardes à domicile, ou assistants familiaux (12 %), ainsi que les aides médico-psychologiques (10 %).
En 2018, 65 % des employeurs des travailleurs sociaux sont des particuliers ou des associations. Les métiers du social sont à cet égard atypiques, puisque seulement 6 % des autres salariés sont rémunérés par ces types d’employeurs. Les métiers d’assistants maternels et de gardes à domicile se distinguent par la prépondérance d’employeurs particuliers, tandis que les associations sont les principaux employeurs des aides médico-psychologiques et des professionnels socio-éducatifs.
Champ des travailleurs sociaux, regroupements utilisés
Les cinq groupes de professions sociales étudiés : voir détails en Open data (onglet “description des professions”)
- Les intervenants à domicile aidant, à leur domicile, des personnes en difficulté dans l’accomplissement des tâches et activités de la vie quotidienne ;
- Les assistants maternels, gardes à domicile de jeunes enfants et assistants familiaux accueillant ou s’occupant d’enfants, dont, pour les derniers, dans le cadre de la protection de l’enfance ou d’une prise en charge médico-sociale ou thérapeutique ;
- Les professionnels socio-éducatifs (cadres, éducateurs spécialisés, éducateurs de jeunes...) accompagnant le développement des jeunes enfants, l’autonomie ou l’insertion sociale des enfants ou adultes handicapés ou en difficulté sociale ;
- Les aides médico-psychologiques accompagnant des personnes fragiles, dans des structures médico-sociales ou sanitaires, sous la responsabilité d’un autre travailleur social ou paramédical ;
- Les autres professions de l’action sociale (assistants de service social…) accompagnant les personnes dans la résolution de difficultés d’ordre économique, financier, de logement, d’insertion…
Les AVS (Auxiliaire de vie scolaire) et AESH (Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap), ne peuvent être correctement repérés dans la source statistique utilisée sur la période étudiée, et ne sont donc pas pris en compte dans les résultats présentés ici.
La source des données, l’enquête emploi en continu
L’enquête emploi en continu (EEC) de l’Insee est le volet français des enquêtes « forces de travail » (« labour force Survey ») définies par l’Union européenne. Cette enquête permet de mesurer l'activité, le chômage, l’emploi et l’inactivité tels qu'ils sont définis par le bureau international du travail (BIT). Elle vise à observer à la fois de manière structurelle et conjoncturelle la situation des personnes sur le marché du travail. Un échantillon d’environ 100 000 personnes de 15 ans ou plus répondent à l’enquête chaque trimestre en France métropolitaine.
Les professionnels du social ont été repérés dans les résultats de l'enquête emploi principalement à l'aide de la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS). De plus, des caractéristiques du secteur d’emploi et de l’employeur sont utilisées pour améliorer le repérage de ces professionnels.
Des regroupements de professionnels ont été opérés compte tenu des faibles effectifs pour certaines professions sociales dans l’échantillon d’enquête. En outre, des moyennes sur 3 années consécutives ont également été utilisées pour lisser les résultats et les rendre plus robustes. Ainsi, les statistiques concernant l'année 2018 proviennent de l'exploitation des collectes 2017, 2018 et 2019 de l'enquête emploi.
Le champ géographique de la France métropolitaine a enfin été retenu de façon à permettre un recul historique sur plus d’une quinzaine d’année. L’enquête Emploi ne permet en effet d’étudier la France entière (y compris outre-mer) de façon homogène que depuis 2014 seulement.
Une publication plus ancienne de la DREES portant sur le dénombrement des travailleurs sociaux avait été diffusée en septembre 2014. Elle était toutefois réalisée à partir d’une source différente de l’enquête emploi. Les nombres de professionnels en 2011 peuvent donc différer entre les deux publications du fait de la différence de source et de méthodologie. L’enquête Emploi est ici privilégiée car elle permet un suivi des évolutions temporelles depuis le début des années 2000 avec des définitions et une méthodologie homogène sur toute la période.
Pour en savoir plus
- Les professionnels du social
- Les formations aux professions sociales (séries longues 1967-2020, données 2020…)
- Marquier.R (2014, septembre). 1,2 million de travailleurs sociaux en 2011. DREES, Etudes et Résultats, 893.
- 1Les AVS (Auxiliaire de vie scolaire) et AESH (Accompagnant des Élèves en Situation de Handicap) ne peuvent toutefois pas être correctement repérés avec la source statistique mobilisée ici et ne sont donc pas comptabilisés dans ce total (voir encadré).