Entre le 7 mars et le 3 avril 2022, 78 % des personnes de 40 ans ou plus ont reçu une dose de rappel, depuis déjà un certain temps pour nombre d’entre elles. Ainsi, parmi les 40-59 ans, 28 % (resp. 45 %) des personnes ont reçu un rappel il y a plus (resp. moins) de 3 mois, cette proportion monte à près de 56 % (resp. 26 %) pour les 60-79 ans et à plus de 65 % (resp. 14 %) pour les 80 ans ou plus (voir graphique ci-dessous). Les effectifs sont donc suffisants pour étudier l’efficacité de la dose de rappel 3 mois après son injection.
Graphique : répartition des personnes âgées de 40 ans ou plus par statut vaccinal entre le 7 mars et le 3 avril 2022
Entre le 7 mars et le 3 avril 2022, le nombre de cas positifs pour 100 000 personnes et l’incidence hospitalière pour 1 million de patients, en soins critiques comme en hospitalisation conventionnelle, sont systématiquement plus faibles pour les personnes de 40 ans ou plus, vaccinées avec rappel depuis moins de 3 mois comparés aux personnes non-vaccinées.
Pour les personnes avec rappel de plus de 3 mois, ce n’est plus le cas pour les tests positifs, en revanche les incidences hospitalières demeurent nettement plus faibles que pour les personnes non-vaccinées.
Tableau : Nombres, à taille de population comparable, de tests et d’événements hospitaliers selon le statut vaccinal entre le 7 mars et le 3 avril 2022 pour les personnes de 40 ans ou plus
Actuellement, les populations « partiellement vaccinées » et avec un schéma « complet de moins de 3 mois - sans rappel » sont peu nombreuses, ainsi les taux d’incidences associés sont fragiles sur le plan statistique. Pour la suite des analyses, la catégorie des personnes « partiellement vaccinées » a donc été écartée et la catégorie des personnes avec schéma « complet de moins de 3 mois - sans rappel » a été fusionnée avec la catégorie des personnes avec schéma « complet de plus de 3 mois - sans rappel ».
Pour affiner les résultats, une modélisation sur les données recueillies à partir du 13 décembre 2021, restreinte au variant Omicron, permet de dépasser les statistiques descriptives en corrigeant des effets de composition d’âge et de région. Ainsi, toujours sur la population des 40 ans ou plus :
• Concernant le risque de développer une forme symptomatique due au variant Omicron, la dose de rappel augmente la protection par rapport au schéma vaccinal initial complet – lui-même apportant une protection par rapport à l’absence de vaccin : la protection du rappel varie entre 50 % et 60 % durant les 3 mois suivant son administration, mais elle semble disparaitre après 3 mois ;
• La dose de rappel apporte également un regain de protection contre les formes sévères pour toutes les personnes de plus de 40 ans, avec une protection vaccinale contre les hospitalisations et les décès comprise entre 75 % et 90 % (selon l’âge) dans les trois mois suivant son injection. La protection s’érode néanmoins après 3 mois, tout en restant importante : entre 60 % et 80 %.
L’ensemble de ces analyses restent néanmoins soumises à un certain nombre de limites, en particulier le fait de ne pas tenir compte d’éventuels épisodes antérieurs d’infection au Covid. En particulier, il est probable que de nombreuses personnes non vaccinées, ou vaccinées sans rappel aient été contaminées, en particulier lors de la vague Omicron de début 2022, ce qui conduit à sous-estimer l’efficacité du rappel avec la méthode actuelle.
Graphique : risques relatifs avec Omicron de forme symptomatique, d’hospitalisation en soins conventionnels, en soins critiques et de décès après hospitalisation, selon l’âge et le statut vaccinal
Les données sous-jacentes à ces résultats nationaux ainsi que des déclinaisons régionales et par classe d’âge sont mises à disposition sous forme de fichiers csv permettant d’exploiter plus finement les résultats présentés. Ces fichiers ainsi que des graphiques complémentaires en format PDF sont disponibles et continuent d’être actualisés chaque semaine sur le site de données ouvertes de la DREES.