Résumé
À l’encontre des idées reçues, les jeunes Français sont globalement optimistes pour leur avenir, et dans des proportions bien plus fortes que leurs ainés : 65 % des moins de 25 ans contre 46 % des 50-54 ans. De même, si 44 % des jeunes Français de moins de 25 ans pensent avoir une moins bonne situation que leurs parents au même âge (tendance en hausse depuis la crise économique), ce sentiment de « déclassement intergénérationnel » est plus faible que chez les 25-50 ans.
Les jeunes Français sont néanmoins toujours bons derniers au palmarès des optimistes en Europe, dépassés même par les jeunes des pays les plus touchés par la crise (Espagne, Portugal). Des clivages apparaissent en outre avec, d’un côté, les jeunes en cours d’études ou en emploi et diplômés du supérieur, les plus optimistes pour leur avenir, et de l’autre, les jeunes les moins diplômés et les précaires, qui le sont le moins.
Famille, genre, immigration : les jeunes défendent des valeurs d’ouverture
Les jeunes Français sont plus favorables que leurs aînés à l’égalité des rôles entre les femmes et les hommes, plus tolérants aux nouvelles formes de couples et de familles et rejettent globalement l’ensemble des stéréotypes de genre, à l’opposé des plus de 65 ans dont les opinions diffèrent très fortement. Neuf jeunes sur dix sont en désaccord avec le modèle traditionnel de la femme au foyer s’occupant des enfants, et tout autant avec l’idée de privilégier l’emploi des hommes à celui des femmes.
De même, acceptant très largement l’homosexualité, 74 % des jeunes Français déclarent en 2014 que les couples homosexuels peuvent assumer le rôle de parents comme les couples hétérosexuels, et sept sur dix sont favorables à l’adoption par des couples homosexuels. Plus ouverts sur ces questions de société que leurs ainés, les jeunes hommes expriment toutefois des opinions plus réservées que les jeunes femmes. Six jeunes sur dix se disent préoccupés par les flux migratoires vers les pays riches. Ils sont toutefois beaucoup plus ouverts aux personnes issues de l’immigration que les 65 ans ou plus et ils sont nettement plus sensibles aux inégalités liées à l’origine ethnique que leurs aînés.
Protection sociale : les jeunes critiquent le système actuel, mais souhaitent cotiser davantage et augmenter la solidarité
Les jeunes Français sont critiques vis-à-vis du rôle des pouvoirs publics en matière de solidarité. Ils sont plus nombreux à penser que la solidarité relève avant tout des individus ou de la famille et non de l’État (43 % des moins de 25 ans contre 35 % des plus de 30 ans). Les jeunes sont également plus nombreux que leurs aînés à exprimer des doutes sur les effets positifs de la protection sociale en période de crise (59 % en 2014 contre 50 % pour les 60 ans ou plus).
Dans le même temps, ils souhaitent également cotiser davantage pour maintenir le niveau des prestations. Ils sont ainsi pour une contribution plus forte des individus et des entreprises au financement de la protection sociale, ainsi que pour le renforcement du ciblage des prestations vers les publics démunis. Ces opinions concernent toutefois les jeunes en études, plus que les jeunes en emploi.
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« Les valeurs des jeunes adultes, leur perception de l’avenir et de la protection sociale », Les Dossiers de la DREES n°3, août 2016
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