Des inégalités croissantes d’accessibilité aux médecins généralistes
Mesurée par l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL), l’accessibilité aux médecins généralistes se dégrade entre 2019 et 2021, à un rythme un peu plus modéré que celui observé les années précédentes. Cette dégradation résulte à la fois de la baisse du nombre de médecins généralistes libéraux et de leur activité moyenne (non compensée par l’augmentation de l’activité de médecine générale réalisée en centres de santé), mais également de la croissance de la population. L’accessibilité moyenne aux médecins généralistes s’établit ainsi à 3,4 consultations par an et par habitant. Elle était de 3,5 en 2019 et 3,7 en 2016.
Les 10 % de la population les moins bien dotés ont accès en moyenne à 1,5 consultations par an tandis que les 10 % de la population les mieux dotés accèdent en moyenne à 5,7 consultations par an : les premiers ont ainsi une accessibilité 3,7 fois plus faible que les seconds. Ce rapport augmente de 8 % depuis 2019. Ces inégalités s’accentuent donc, dans la poursuite de la tendance observée les années précédentes.
Sages-femmes, infirmières, masseurs-kinésithérapeutes : une accessibilité croissante, des inégalités d’accès fortes mais qui se réduisent
À la différence des médecins généralistes, les professions de sages-femmes, d’infirmières et de masseurs-kinésithérapeutes suivent une dynamique démographique croissante qui se traduit par une augmentation de l’accessibilité, particulièrement marquée dans le cas des sages-femmes (+ 11 % entre 2019 et 2021, après +16% entre 2016 et 2019).
Les inégalités de répartition de ces professions sont plus importantes que celles des médecins généralistes : l’écart entre l’accessibilité des 10 % de la population les mieux et les moins bien dotés est de 5,4 pour les sages-femmes, 6,1 pour les infirmières et 6,7 pour les masseurs-kinésithérapeutes. Mais leur évolution est plus favorable : les inégalités d’accessibilité diminuent entre 2019 et 2021 pour les infirmières (-7 %) et pour les sages-femmes (-6 %). Elles sont stables pour les masseurs-kinésithérapeutes (+1 %).
Un indicateur synthétique d’accès aux soins disponible pour chaque commune
L’indicateur d’accessibilité potentielle localisée (APL) est un indicateur d’adéquation territoriale entre l’offre et la demande de soins de ville (hors hôpital). Il permet de mesurer à la fois la proximité et la disponibilité des professionnels de santé. Il est donc plus fin que les indicateurs usuels de densité ou de temps d’accès. Calculé au niveau de la commune, il tient compte de l’offre et de la demande issues des communes environnantes, de façon décroissante avec la distance. Il intègre en outre une estimation du niveau d’activité des professionnels en exercice, sur la base des observations pas¬sées, ainsi que des besoins relatifs de soins de la population locale, sur la base des consommations de soins moyennes observées par tranche d’âge. Les données publiées permettent par ailleurs d’agréger cet indicateur à tout niveau géographique plus large que l’échelon communal.
Cet indicateur est produit chaque année par la DREES depuis 2015. L’année 2020 a fait exception car l’impact de la crise sanitaire sur l’activité de ville prise en compte dans l’indicateur induisait un biais trop important sur celui-ci. Le millésime 2021 tient compte de l’activité de dépistage et de vaccination contre le Covid réalisée en ville (hors vacations), ainsi que de l’activité de téléconsultation.
Ouverture du code de production de l’indicateur
Dans le cadre de sa politique d’ouverture des algorithmes et des données, la DREES met à disposition le code informatique permettant de produire les indicateurs d’APL au niveau communal. Il est accessible sur le Gitlab de la DREES, à l’adresse suivante : https://gitlab.com/DREES_code/public/outils/production-apl