Les soins critiques dispensés à l’hôpital permettent de maintenir en vie et de soigner les personnes en cas de défaillance grave d’un ou de plusieurs organes.
Ils couvrent :
- les soins intensifs, qui se focalisent sur la suppléance d’un organe en particulier ;
- les services de surveillance continue pour les patients à haut risque de dégradation ;
- et les soins dits de réanimation pour les cas les plus graves, où plusieurs organes sont en situation de défaillance.
L’évolution des séjours en réanimation marquée par l’apparition du Covid-19
Avec un peu plus de 228 000 séjours hospitaliers en réanimation, l’année 2014 présente le plus faible nombre d’admissions sur la période d’étude. Les années suivantes sont marquées par une constante augmentation du nombre total de séjours en réanimation, d’environ 2 % par an en 2015 et 2016 puis de 1 % par an en 2017, 2018 et 2019. Cette évolution s’inscrit dans la tendance pré-Covid-19 de hausse des séjours hospitaliers dans leur globalité. Avec l’apparition du Covid-19, le nombre de séjours en réanimation augmente fortement en 2020 et 2021 (259 000 et 257 000, respectivement, +4 % par rapport à 2019), puis diminue à 240 000 en 2022 à un niveau inférieur à la tendance d’avant la crise.
Les maladies cardio-neurovasculaires premier motif d’admission en réanimation
Les maladies cardio-neurovasculaires sont le motif d’admission le plus fréquent en réanimation durant la période étudiée. Les maladies respiratoires et les traumatismes et empoisonnements sont, quant à eux, les deuxième et troisième motifs d’admission durant les périodes 2014-2019 et 2022, alors que le Covid-19 a été le deuxième motif d’admission en réanimation en 2020 et 2021, représentant à lui seul plus de 14 % des séjours sur ces deux années. Si le Covid-19 est toujours présent en 2022, il ne représente plus que 5 % des séjours en réanimation.
Une baisse des techniques de ventilation invasives au profit des techniques non invasives
Observé chez plus de la moitié des malades hospitalisés en réanimation pour motif respiratoire depuis 2014, le recours à la ventilation mécanique invasive décroît au cours du temps au profit des techniques dites « non invasives », en particulier l’oxygénothérapie nasale à haut débit. Concernant la dialyse, elle est nécessaire chez 10 % des patients de façon stable au cours du temps.
Tous motifs confondus, 29 % des séjours en réanimation finissent sur un décès, lors du séjour ou moins d’un an après
Entre 2014 et 2022, 18 % des séjours en réanimation se sont terminés par un décès. Concernant la mortalité à un an (décès à l’hôpital durant le séjour ou décès moins d’un an après la sortie de l’hôpital), elle s’observe de façon stable pour 29 % des séjours entre 2014 et 2020 puis diminue à 27 % en 2021. Cette mortalité diffère selon le type de séjour : parmi les séjours avec acte classant opératoire, la mortalité en réanimation est de 11 %, alors qu’elle oscille entre 22 % et 24 % pour les séjours avec acte peu invasif et les séjours de médecine.
Des patients légèrement plus vulnérables sur le plan socio-économique
Les personnes vivant dans les communes les plus défavorisées et les bénéficiaires de la CMU-C/ACS ou de la CSS (complémentaires de santé financées par l’État pour les personnes ayant des ressources modestes) sont surreprésentées parmi les patients en réanimation, plus particulièrement ceux admis pour Covid-19, pathologie liée à la grossesse ou à l’accouchement et troubles mentaux et du comportement.
Sources
Les données de cette étude proviennent des données de remboursement de soins et du codage de l’activité d’hospitalisation rassemblées dans le Système national des données de santé (SNDS). Les séjours qui ont donné lieu à une hospitalisation en soins critiques ont été sélectionnés dans les bases des hospitalisations de court séjour (PMSI-MCO).