Les données présentées ici sont issues du Système national des données de santé (SNDS). À partir de ce système d’information, il est possible de retracer, de façon anonyme, le parcours de soins des femmes ayant réalisé une IVG. L’analyse de ces parcours montre, dans certains cas, l’enregistrement de plusieurs actes d’IVG dans un délai court. Ces actes correspondent à la prise en charge de complications ou de reprise d’IVG mais concernent la même grossesse. Le décompte des IVG prenant en compte uniquement le 1er acte pour une grossesse (« IVG sans reprise ») a été appliqué à partir de l’année 2016. Pour permettre la comparaison avec les années antérieures, le graphique ci-dessous présente également l’évolution des IVG selon l’ancienne méthodologie. Dans cette étude, le taux de recours à l’IVG 2023 correspond au calcul du taux « IVG sans reprise ».
Hausse du taux de recours à l’IVG en 2023 : 16,8 pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans contre 16,2 ‰ en 2022
En 2023, en France, 243 623 IVG ont été réalisées, selon les sources médico-administratives, soit 8 600 de plus qu’en 2022 (encadré 1). Parmi celles-ci, 16 007 concernent des résidentes des départements et régions d’outre-mer (DROM), y compris Mayotte (soit 560 de plus qu’en 2022). La hausse du nombre d’IVG observée en 2022 se poursuit, après la nette baisse en 2020 et 2021 en lien avec la pandémie de Covid-19 (graphique). Le taux de recours à l’IVG en hausse en 2023 atteint 16,8 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2023, contre 16,4 ‰ en 2021 et 15,1 ‰ en 2020.
Les taux de recours augmentent parmi les femmes majeures
Entre 2022 et 2023, les taux de recours augmentent pour toutes les classes d’âge chez les femmes majeures, avec une hausse plus marquée pour les 20-34 ans, où les IVG restent les plus fréquentes : le taux de recours s’élève à 28,2 ‰ en 2023 parmi les jeunes femmes âgées de 20-24 ans (+1 point depuis 2022). Il atteint 29,9 ‰ pour celles âgées de 25-29 ans (+1,2 point depuis 2022) et 25,8 ‰ pour celles de 30-34 ans (+1,1 point depuis 2022).
Les disparités territoriales demeurent, un taux de recours dans les DROM deux fois plus élevé qu’en France métropolitaine
En 2023, les taux de recours à l’IVG augmentent dans toutes les régions métropolitaines ainsi que dans les DROM, sauf à Mayotte et en Guadeloupe. Les disparités territoriales sont marquées puisque les taux de recours varient dans un rapport de un à quatre entre Les Pays de la Loire et la Guyane. En France métropolitaine, ils varient de 12,4 ‰ en Pays de la Loire à 23,3 ‰ en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans les DROM, les taux sont compris entre 19,4 ‰ à Mayotte et 48,9 ‰ en Guyane.
41% des IVG sont réalisées en dehors des établissements de santé
Jusqu’en 2005, toutes les IVG étaient réalisées dans des établissements de santé. À partir de 2005, les IVG médicamenteuses ont été autorisées en ville, puis en centre de santé et centre de santé sexuelle. En 2023 41 % des IVG sont réalisées hors des établissements de santé. La méthode médicamenteuse représente 79% de l’ensemble des IVG : 48 % de ces IVG ont eu lieu en établissement de santé, 46 % en cabinet libéral et les 6 % restants en centre de santé ou centre de santé sexuelle.
Près de 3 200 professionnels de santé ont pratiqué au moins une IVG en cabinet de ville dans l’année
En 2023, 1 208 sages-femmes, 902 gynécologues médicaux ou gynéco-obstétriciens, 1 007 médecins généralistes et 53 autres médecins ont réalisé des IVG en cabinet libéral. Entre 2020 et 2023, le nombre de professionnels de santé pratiquant l’IVG a augmenté de 814, tous praticiens confondus. La hausse concerne surtout les sages-femmes (+693), alors que la tendance est à la baisse chez les gynécologues médicaux /gynéco-obstétriciens (-42).
L’allongement du délai légal de recours à l’IVG concerne 2,5 % des IVG en établissement de santé
En établissement de santé, trois IVG sur quatre ont lieu entre 5 et 9 semaines d’aménorrhée (SA). Après l’allongement de deux semaines de la durée légale pour les IVG réalisées en établissement de santé (de 14 à 16 SA), les IVG dites tardives, réalisées à partir de 12 SA, représentent 9,5 % de l’ensemble des IVG hospitalières. Parmi ces dernières, la part d’IVG concernées par l’allongement du délai légal est estimée à 2,5 % des IVG hospitalières soit 1,5% du total des IVG