L’enquête Autonomie en Ménages est la deuxième enquête du dispositif Autonomie 2021-2025, grand dispositif décennal d’enquêtes sur le handicap et la perte d’autonomie mis en place par la DREES. Elle permet un décompte des personnes en perte d’autonomie à domicile et de le comparer à celui de l’enquête précédente réalisée par la DREES en 2015.
3 % à 8 % des personnes âgées de 60 ans ou plus vivant à leur domicile sont en perte d’autonomie au sens du groupe iso-ressources (GIR)
En 2022, en France métropolitaine, parmi les 18 millions de personnes qui ont 60 ans ou plus, 16,7 millions vivent à leur domicile. Parmi elles, 3 % à 8 % sont en perte d’autonomie au sens du groupe iso-ressources (GIR), selon que l’on en retienne une définition restreinte ou large, soit de 500 000 à 1,3 million de personnes concernées. Le GIR est calculé en fonction de la capacité du senior à accomplir dix activités physiques et mentales, dites discriminantes (se laver, se déplacer, s’orienter, etc.). Ainsi, en fonction de leur perte d’autonomie, les personnes âgées sont rattachées à un des six GIR (le GIR 1 correspondant aux situations de perte d’autonomie les plus sévères). D’autres mesures, établies sur une liste d’activités plus restreinte que celle du GIR, évaluent la part de personnes âgées en perte d’autonomie sévère à 2 % (indicateur de Katz) et à 1 % (indicateur de Colvez).
En 2022, les personnes âgées vivant à domicile sont moins souvent en perte d’autonomie qu’en 2015
Entre 2015 et 2022, parmi les 60 ans ou plus qui vivent à leur domicile, la prévalence de la perte d’autonomie, établie à partir de l’estimation « large » du GIR a reculé, passant de 10 % en 2015 à 8 % en 2022. Cette baisse a compensé la hausse du nombre de seniors sur la période, si bien que le nombre de personnes concernées a diminué (-180 000 personnes). Dans le même temps, la proportion de personnes âgées accueillies en établissement a elle aussi baissé. Le recul du nombre de personnes âgées en perte d’autonomie ( 2,5 points) peut être décomposé en deux effets : un associé à l’évolution de la pyramide des âges entre 2015 et 2022 ( 0,5 point), et un autre directement lié à la baisse du taux de perte d’autonomie dans chaque classe d’âge (-2,0 points) ; celle des 75 ans ou plus y contribue pour l’essentiel ( 1,5 point).
Entre 2015 et 2022, l’espérance de vie sans perte d’autonomie a augmenté de 0,8 an pour les femmes et de 0,5 an pour les hommes
En 2022, l’espérance de vie à 60 ans des femmes est de 27,3 ans, dont 4,2 ans en moyenne sont passés en situation de perte d’autonomie (2,9 années à domicile et 1,3 année en établissement [graphique]), soit 15 % de l’espérance de vie à 60 ans. Elle est moins importante chez les hommes (23,0 années), qui vivent en moyenne 2,4 années en situation de perte d’autonomie (1,6 année à domicile et 0,7 année en établissement), ce qui représente 10 % de l’espérance de vie à 60 ans. Pour les femmes comme pour les hommes, la part de l'espérance de vie passée en situation de perte d'autonomie a baissé entre 2015 et 2022 (-4 points pour les femmes, -3 points pour les hommes) (cf. graphique ci-dessous). Ainsi, tandis que l’espérance de vie à 60 ans a quasiment stagné entre 2015 et 2022 ( 0,1 an pour les femmes, stagnation pour les hommes), celle sans perte d’autonomie a augmenté (+0,8 an pour les femmes et +0,5 an pour les hommes), du fait de la moindre proportion de personnes en perte d’autonomie à domicile.