Cette étude s’accompagne de la mise en ligne, en Open Data, de nombreux tableaux détaillés portant sur les résidents, les structures et les personnels qui travaillent dans ces établissements.
L’enquête EHPA est conduite tous les quatre ans par la DREES auprès de l’ensemble des établissements d’hébergement pour personnes âgées. Elle permet de dresser un bilan de leur activité et de décrire leur personnel, ainsi que les personnes qu’ils accueillent. Les réponses recueillies sont pondérées pour être représentatives de l’ensemble des structures sur l’ensemble de la France. Les données de l’enquête EHPA 2019 ont été recueillies au premier semestre 2020 et portent sur la situation de décembre 2019.
Des résidents de plus en plus âgés
Fin 2019, 730 000 personnes fréquentent un établissement d’hébergement pour personnes âgées, soit un nombre très légèrement supérieur à celui de 2015. Plus de 80 % d’entre eux résident en Ehpad.
Entre 2015 et 2019, la population en établissement a vieilli. Fin 2019, la moitié des résidents (tous établissements et types d’accueil confondus) ont plus de 88 ans, soit 7 mois de plus qu’en 2015. Les hommes vivant en institution sont plus jeunes que les femmes : ils ont en moyenne 82 ans et 5 mois et les femmes 87 ans et 6 mois, ce qui correspond à peu près à la différence d’espérance de vie entre les deux sexes. Les Ehpad accueillent les résidents les plus âgés : la moitié des personnes accueillies dans ces établissements ont 88 ans et 7 mois ou plus et seuls 18 % ont moins de 80 ans. À l’opposé, les moins de 80 ans représentent un tiers des résidents accueillis en résidence autonomie ou en unité de soins de longue durée (USLD).
Des résidents de plus en plus dépendants
Le niveau moyen de dépendance des résidents s’accroît entre 2011 et 2019. En 2011, toutes catégories d’établissement et modalités d’accueil confondues, 81 % étaient en perte d’autonomie au sens de la grille autonomie gérontologique, groupes iso-ressources (AGGIR) qui permet de mesurer la perte d’autonomie d’une personne âgée (classée en catégorie de GIR 1, niveau de dépendance le plus élevé, à GIR 4, niveau de dépendance le moins élevé parmi les personnes reconnues dépendantes) ; ils étaient 83 % en 2015 et sont 85 % en 2019. Plus de la moitié des résidents des EHPAD (54 % comme en 2015) sont très dépendants (GIR 1 ou 2). En résidence autonomie, les trois quarts des résidents sont autonomes, au sens où ils sont catégorisés en GIR 5 ou 6, et seul un peu plus d’un résident sur 100 est très dépendant (GIR 1 ou 2).
Plus de neuf résidents sur dix de moins de 70 ans souffrent de troubles de cohérence
Fin 2019, 43 % des personnes âgées de moins de 70 ans vivant en Ehpad sont très dépendantes (GIR 1 et 2). C’est le cas de 56 % des personnes de 90 ans ou plus. Si les résidents dépendants les plus jeunes sont nettement moins nombreux à souffrir de troubles moteurs (hors résidences autonomie, 41 % peuvent s’asseoir et se lever seuls et 31 % peuvent se déplacer seuls à l’intérieur de l’établissement, alors que ce n’est le cas que de 25 % et 16 % de l’ensemble des résidents dépendants), ils sont plus souvent touchés par des problèmes de cohérence que les autres. Fin 2019, parmi les résidents dépendants de moins de 70 ans, 93 % ont des troubles de cohérence, contre 86 % de ceux de 80 ans ou plus.
261 000 résidents atteints d’une maladie neurodégénérative
En 2019, environ 261 000 résidents souffrent de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, soit plus d’un tiers des personnes accueillies, dont 233 000 dans les Ehpad, soit 40 % des personnes accueillies. Pour autant, en Ehpad, seuls 14 % des résidents sont accueillis dans une unité spécifique pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées, une proportion néanmoins plus élevée qu’en 2015 (11 %). Près de 5 % des résidents sont, de plus, accueillis en pôle d’activités et de soins adaptés (Pasa) ou en unité d’hébergement renforcé (UHR), deux services dédiés aux personnes souffrant de troubles du comportement et mis en place par le plan Alzheimer 2008-2012, soit la même proportion que quatre ans plus tôt. Au total, toutes catégories d’hébergement comprises, le nombre de personnes accueillies dans ces unités représente 53 % de l’effectif des résidents souffrant de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées (contre 40 % en 2015).
Deux sorties sur trois sont dues à un décès
Deux tiers des sorties définitives sont liées au décès de la personne accueillie et, dans 75 % des cas, ce dernier survient dans l’établissement. En USLD, structures accueillant le public le plus dépendant, les décès représentent 81 % des sorties de l’établissement. En Ehpad, sur les 238 000 sorties enregistrées en 2019 – tous modes d’hébergement confondus (permanent, temporaire, accueils de jour ou de nuit) –, 69 % sont dues à des décès. Les autres sorties correspondent à des transferts vers un autre établissement, ou bien à un retour vers le domicile personnel ou celui d’un proche. En 2019, les personnes décédées en établissement avaient en moyenne 89 ans et 1 mois, contre 88 ans et 7 mois en 2015.
Méthodologie
L’enquête EHPA est conduite tous les quatre ans par la DREES auprès de l’ensemble des établissements d’hébergement pour personnes âgées, y compris les unités de soins de longue durée et les centres d’accueils de jour (10 900 structures enquêtées en 2019). Elle permet de dresser un bilan de leur activité et de décrire leur personnel, ainsi que les personnes qu’ils accueillent. En 2019, 66 % des structures interrogées ont répondu à l’enquête.
Les détails sur les caractéristiques et objectifs poursuivis par cette enquête sont sur la page dédiée.
Autres publications et données
Diallo, C.T., Leroux, I. (,2020, octobre). L’aide et l’action sociales en France - Perte d’autonomie, handicap, protection de l’enfance et insertion - Édition 2020. DREES, coll. Panoramas de la DREES-Social.