Résumé
En France métropolitaine, durant le premier confinement en 2020, la prématurité a diminué d’environ 6 % pour les accouchements avec grossesse unique et naissance vivante. Elle concerne principalement la prématurité dite tardive (35-36 semaines d’aménorrhée). Cette baisse s’amorce dès le début du mois de mars et se poursuit quelques semaines après la fin du confinement. Plusieurs hypothèses ont été avancées, mais les causes exactes restent à ce jour inconnues. La diminution de la prématurité n’est observée que dans les territoires avec faible circulation du SARS-CoV-2 sur cette période. L’absence de baisse dans les zones de moyenne ou de forte circulation virale peut s’expliquer par une plus forte proportion de femmes enceintes atteintes par le SARS-CoV-2 avec un risque d’accouchement prématuré plus élevé. Ce recul de la prématurité ne s’est pas accompagné de changements importants dans les pratiques médicales ou le recours aux soins au moment de l’accouchement. Le taux de césariennes est resté stable durant le confinement. Ces résultats permettent d’exclure l’hypothèse d’une baisse de la surveillance prénatale en lien avec un moindre recours aux soins durant cette période. De plus, la stabilité des taux de mortinatalité par interruption médicale de grossesse montre qu’il n’y a pas eu de modification pour le recours aux soins en cas d’anomalie foetale grave.