80 000 places d’accueil dédiées aux jeunes de l’ASE dans les établissements
Fin 2021, l’aide sociale à l’enfance (ASE) dispose de 2 137 établissements (maisons d'enfants à caractère social [MECS], foyers de l’enfance, pouponnières, villages d’enfants et lieux de vie) comportant 79 900 places dédiées à l’accueil et à l’accompagnement des jeunes (y compris en placements à domicile). Le nombre de places est en hausse de 23 % par rapport à fin 2017 (64 700 places). Fin 2021, les établissements relevant de l’ASE disposent en moyenne de 37 places chacun.
Un accueil sur deux en internat collectif, un sur quatre en autonomie, un sur sept en placement à domicile
Fin 2021, sur l’ensemble des établissements, l’accueil en internat collectif reste largement en tête des modes d’accueil avec 40 800 places (soit 51 % des places d’accueil). Par rapport à fin 2017, sa part diminue, au bénéfice de deux autres types d’accueil qui poursuivent leur progression : les hébergements éclatés ou individualisés – dans un ensemble de logements ou de chambres dispersés dans l’habitat social, le logement ordinaire ou à l’hôtel – représentent 23 % des places fin 2021 (soit 18 100 places) ; les placements à domicile1 – correspondant à un maintien dans le milieu familial des jeunes ayant toutefois une possibilité de repli dans un établissement – représentent 14 % des places (soit 11 000 places). Situés hors des murs des établissements, ces deux dispositifs d’accompagnement sont nettement moins onéreux que les autres.
74 000 jeunes accueillis dans les établissements de l’ASE
Le taux d’occupation global des places d’accueil est de 93 % fin 2021 (contre 95 % fin 2017). 74 100 enfants, adolescents et jeunes adultes sont ainsi accueillis (y compris ceux suivis en placement à domicile).
18 % des jeunes accueillis sont majeurs. Cette part augmente par rapport à fin 2017, tandis que la part des adolescents de 15 à 17 ans diminue. La baisse du nombre de mineurs MNA et le maintien de prise en charge des jeunes majeurs – en particulier d’anciens MNA devenus majeurs dans le dispositif – entre 2020 et 2021 (mesures spécifiques prises au cours de la crise sanitaire liée au Covid-19), expliquent mécaniquement la progression de la catégorie d’âge des jeunes majeurs accueillis en établissement fin 2021 par rapport à fin 2017. La répartition des bénéficiaires dans les autres tranches d’âge reste relativement stable par rapport à fin 2017.
22 % sont des mineurs non accompagnés (MNA), soit environ 16 000 jeunes. En effectifs, le nombre de MNA âgés de moins de 18 ans n’a pas augmenté par rapport à fin 2017, mais le nombre de jeunes majeurs MNA2
s’est accru. Les mesures spécifiques prises au cours de la crise sanitaire liée au Covid-19, entre 2020 et 2021, expliquent mécaniquement cette progression. 93 % des MNA sont des garçons, contre 55 % des non MNA. 63 % de l’ensemble des jeunes accueillis en établissements sont des garçons.
15 % des jeunes en établissements ont une reconnaissance administrative d’un handicap par une maison départementale des personnes handicapées (MDPH) [environ 11 000 jeunes], contre 13 % fin 2017. Cette part est beaucoup plus élevée dans les lieux de vie (35 %) et plus faible en pouponnières (6 %).
Une déscolarisation et un retard scolaire plus élevés
Fin 2021, aux âges d’instruction obligatoire, 97 % des jeunes accueillis et âgés de 3 à 15 ans sont scolarisés, contre 100 % de la même classe d’âge dans l’ensemble de la population. Les enfants accueillis en établissements ont fréquemment un retard scolaire : 7 % de l’ensemble des enfants de 11 ans, c’est-à-dire en âge d’intégrer le collège, sont scolarisés en école élémentaire, contre 40 % pour les enfants hébergés en établissements de l’ASE. Du côté des majeurs, 30 % des jeunes âgés de 18 à 21 ans accueillis en établissements de l’ASE ne sont pas ou plus scolarisés (contre 35 % des majeurs aux mêmes âges dans l’ensemble de la population). Les jeunes majeurs non scolarisés de l’ASE sont très rarement inactifs (3 % de l’ensemble des jeunes majeurs), mais principalement en emploi (11 %), à la recherche d’un emploi (9 %), en formation ou en stage (7 %).
Entre 15 et 17 ans, hors situation de handicap, les MNA sont plus largement scolarisés que les autres jeunes en établissements (90 % contre 84 %). Ces écarts de taux de scolarisation sont plus importants chez les jeunes majeurs (81 % des majeurs MNA contre 58 % des majeurs non MNA sont scolarisés).
Entre 3 et 21 ans, hors MNA, les jeunes scolarisés ayant une reconnaissance d’un handicap rencontrent des problèmes d’assiduité scolaire importants : en particulier, 8 % de ceux qui sont scolarisés sont confrontés à un refus d’accueil à temps complet de la part de leur établissement scolaire (contre 1 % des jeunes scolarisés sans reconnaissance de handicap).
- 1Ils relèvent selon la Cour de cassation « d’une mesure d
- 2Un mineur non accompagné (MNA) est un mineur entré sur le territoire français sans être accompagné d’un adulte et privé temporairement ou définitivement de la protection de sa famille, ou un mineur laissé seul sur le territoire français. Leur prise en charge peut se poursuivre une fois majeur, mais cette dénomination administrative reste toutefois identique (MNA).