Résumé
En préambule, il est important de rappeler qu’il existe des difficultés spécifiques d’appréhension et de connaissance du sujet étudié, en raison principalement :
- de la nature clandestine de la consommation de produits illicites, donc difficilement repérable,
- de l’absence de définition consensuelle,
- de la variété de consommation,
- de l’instabilité du comportement des usagers.
Les sources d’information sont multiples, chacune d’elle utilise une définition de la toxicomanie qui lui est propre, et ne reflète qu’un aspect du phénomène. En particulier les enquêtes « clientèles », qui émanent des institutions sanitaires, sociales ou répressives, sont par nature ambiguës et le plus souvent non exhaustives.
L’enquête sur la prise en charge des toxicomanes dans les structures sanitaires et sociales, réalisée depuis 1987 par la DREES, fournit des informations sur les toxicomanes qui ont recours au système sanitaire et social. À cet angle d’approche particulier du phénomène correspond donc une image particulière de la toxicomanie comme l’illustre la définition du toxicomane retenue par l’enquête : « Toute personne ayant eu une consommation régulière et prolongée de produits illicites ou licites détournés de leur usage normal au cours des derniers mois ». Les usagers occasionnels et ponctuels sont exclus du champ de l’enquête.
Les toxicomanes appréhendés par le système répressif répondent à d’autres critères puisque ce système ne fait aucune distinction entre usager occasionnel et usager intensif, et qu’il ne s’intéresse qu’aux toxicomanes consommant des drogues illicites. Par ailleurs, les résultats portent sur des actes (en l’occurrence des interpellations) et non sur des individus.
Ces deux systèmes d’observation renvoient donc de la toxicomanie une vue partielle, selon l’angle particulier qu’ils abordent. Leurs éclairages peuvent se recouper largement, notamment sur le profil socio-démographique des toxicomanes, mais aussi diverger : par exemple au niveau des substances consommées, la moitié des toxicomanes soignés sont héroïnomanes alors que le cannabis prédomine chez les toxicomanes interpellés.
Les résultats de l’enquête portant sur les toxicomanes qui ont eu recours au système médico-social, ne permettent pas une estimation de la prévalence de la toxicomanie en population générale. D’une part l’enquête ne couvre pas la totalité de l’offre de soins et d’autre part les toxicomanes ne sont pas forcément en contact avec les structures sanitaires et sociales.
Les informations recueillies :
- Caractéristiques socio-démographiques du toxicomane (sexe, âge, activité professionnelle, existence d’une couverture sociale, RMI).
- Origine de la prise en charge : cette variable permet de recenser les toxicomanes suivis dans le cadre d’une injonction thérapeutique.
- Produit(s) ayant motivé la demande de traitement. (Dans les établissements sanitaires, l’alcool n’est pris en compte qu’en tant que substance associée).
- Sérologies VIH et VHC.
- Traitements de substitution
- Ancienneté de la prise en charge de la toxicomanie