Le congé de paternité : vécus et représentations dans les premiers mois de sa mise en oeuvre

Le congé de paternité mis en place début 2002 a bénéficié au cours de cette même année à près de 250 000 pères assurés aux régimes de Sécurité sociale couvrant les travailleurs salariés, les professions indépendantes et les professions agricoles.

Une enquête qualitative a été menée par le CRÉDOC durant les quatre premiers mois d'entrée en vigueur du congé paternité auprès de pères l'ayant utilisé, ainsi que de leur conjointe, et auprès de ceux qui n'y ont pas eu recours. Ce congé semble avoir été intégré comme un droit par la plupart des entreprises et des familles, avec une information rapidement diffusée, compte tenu de la proximité des modalités de mise en œuvre du congé avec le congé de maternité.
Le non-recours à ce congé semble, d'après les pères interrogés, surtout dû à des contraintes professionnelles, alors que le choix du moment où il est pris relève principalement de motifs personnels ou familiaux.

Pendant leur congé, la majorité des pères vivent leur rôle surtout comme une aide apportée à la « maman », mais certains pères s'occupent plus complètement des soins au nouveau-né, notamment lorsque la mère connaît des problèmes de santé. L'implication dans les tâches domestiques indispensables, partagée par la plupart des pères, varie également de façon importante suivant leur répartition habituelle au sein du couple. Le facteur le plus discriminant dans les activités des pères reste sans doute le nombre d'enfants que compte la famille et la façon dont ils sont pris en charge par leurs parents durant cette période.

Les pères et les mères interrogés considèrent en général cette mesure comme positive. La valorisation du rôle des pères est largement évoquée par les hommes et les femmes ainsi que le temps partagé ensemble qui permet un repositionnement de chacun dans le nouveau contexte familial.