Résumé
Comme les années précédentes, deux oppositions principales structurent les opinions des Français en matière de politiques sociales : selon que l'on considère que la société est plutôt juste ou plutôt injuste d'une part, et selon que l'on estime que les aides sociales doivent être versées avec ou sans condition d'autre part.
Le poids de ceux qui considèrent la société comme plutôt injuste et sont favorables à l'universalité des aides (les « outsiders ») s'accroît. Ce sont des personnes plutôt en marge, en situation souvent difficile et aux revenus les plus modestes. Elles expriment des opinions beaucoup plus solidaires (en faveur des aides sociales sans contrepartie) qu'au cours des enquêtes précédentes. Deux autres groupes rassemblent des personnes mieux intégrées et se distinguent par leur opinion vis-à-vis des contreparties à demander aux bénéficiaires de la solidarité (les « insiders », universalistes ou sélectifs).
En matière de justice sociale, une majorité de Français pensent aussi qu'une politique redistributive plus forte leur bénéficierait personnellement. Le fait de garantir les besoins de base et la reconnaissance des mérites de chacun est jugé plus important que la réduction des inégalités. Enfin, le goût du travail et l'éducation sont placés en tête des facteurs de réussite. La hiérarchie des différents facteurs dépend toutefois grandement de l'appartenance à un groupe typologique.