Résumé
En vingt ans, le poids de ces produits dans les ventes de médicaments a plus que doublé avec 2,3 % du marché en 1980 contre 5,3 en 2000. Ces évolutions sont notamment liées à des changements de prise en charge thérapeutique. 13 diagnostics sur 1 000 concernent les pathologies gastro-sophagiennes acides, avec un degré de gravité par ailleurs très variable, allant des ulcères aux différentes formes de reflux gastro-sophagien.
Trois innovations thérapeutiques successives, depuis la fin des années 70, ont modifiées la prise en charge de ces pathologies : les anti-H2 en 1977, la découverte du rôle de la bactérie Helicobacter pylori en 1983 et l'apparition des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) en 1989.
À partir de 1990, l'évolution du chiffre d'affaires des anti-H2 devient négative. Les IPP s'y substituent pour une grande part et connaissent au contraire une forte croissance, avec un chiffre d'affaires de 563 millions d'euros en 2000, et une part de marché qui dépasse 80 %.
Le reflux gastro-sophagien reste le motif de prescription le plus fréquent pour les anti-ulcéreux, et explique en grande partie la croissance des IPP, même si ceux-ci ne sont généralement pas recommandés pour les symptômes espacés ou occasionnels.
Le nombre de jours de traitement estimé pour les anti-sécrétoires (anti-H2 et IPP), à partir des doses quotidiennes définies (DQD) a été multiplié par 10 en vingt ans, ce qui correspond à une baisse du prix moyen de la journée de traitement. Les références médicales opposables ont toutefois joué, en 1994 et 1995, un rôle modérateur sur ces évolutions, sachant que le poids des médicaments récents dans les prescriptions apparaît plus fort en France que dans les autres pays.