Le Baromètre d’opinion de la DREES est une enquête annuelle sur la perception des inégalités et l’opinion des individus sur les politiques sociales et de santé. 4000 personnes âgées de 18 ans ou plus sont interrogées en face-à-face. En plus du questionnaire commun à chaque édition, un module complémentaire est inséré chaque année. En 2022, il a porté sur l’acceptabilité sociale des politiques environnementales.
Les problèmes environnementaux apparaissent comme l’une des préoccupations majeures des Français avec le pouvoir d’achat, le niveau des salaires et la pauvreté
En 2022, le Baromètre d’opinion de la DREES montre que plus de huit Français sur dix sont beaucoup ou assez préoccupés par les problèmes environnementaux, et à peine 3 % pas du tout (graphique 1). Ces chiffres diffèrent peu selon l’âge. Avec le niveau des salaires et le pouvoir d’achat ainsi qu’avec la pauvreté, l’environnement fait partie des sujets majeurs de préoccupation des Français. La sensibilité environnementale va de pair avec une attention plus large prêtée aux enjeux socioéconomiques de la société française en général : parmi les individus se déclarant très préoccupés par l’environnement, 38 % disent l’être également par la majorité des enjeux abordés dans le Baromètre ; c’est trois fois plus que parmi le reste de la population. Quatre personnes enquêtées sur cinq se disent pessimistes quant à l’avenir de la planète et du climat. Cette inquiétude est encore plus prégnante parmi celles qui ont une vision négative de leur avenir et de celui de leurs enfants ou des générations futures.
Graphique 1 – Préoccupations des résidents de France métropolitaine en 2022
Les Franciliens et les personnes appartenant aux catégories socialement favorisées soutiennent davantage les mesures environnementales
Les mesures qui visent à adopter collectivement des modes de vie « décarbonés » (moindre usage de la voiture, obligation de produire uniquement des véhicules à moteur électrique ou à hydrogène), mais qui ont des effets immédiats sur le pouvoir d’achat et qui affectent le quotidien, rencontrent une moindre adhésion (Graphique 2). Les personnes interrogées les plus préoccupées par les questions environnementales déclarent davantage adhérer à la mise en œuvre d’une politique de lutte contre les émissions de carbone. Le revenu et le lieu de résidence sont deux facteurs qui jouent aussi sur le degré d’acceptabilité de mesures environnementales. Les Franciliens figurent parmi les personnes les plus enclines à accepter des mesures de soutien à l’environnement : par exemple, 57 % d’entre eux se disent favorables à l’augmentation de la taxe carbone contre 20 % des résidents des communes rurales et près d’un tiers des résidents des autres tranches des unités urbaines. Il en est de même pour les catégories socialement favorisées : plus de quatre personnes sur dix se disent favorables à la hausse de la taxe carbone (47 % parmi les cadres et 43 % parmi les diplômés du supérieur contre 35 % parmi l’ensemble des personnes interrogées).
Graphique 2 : Perception des résidents de France métropolitaine quant à la mise en œuvre potentielle de mesures environnementales
Notes • Les répondants à l’enquête sont amenés à se prononcer concernant un jeu de cinq questions sur l’acceptabilité de potentielles mesures environnementales présentées dans le graphique 2.