Résumé
Ce document de travail présente une modélisation des profils de revenus d’activité au cours de la carrière pour les salariés et indépendants du secteur privé nés en 1946 et observés dans les données de l’échantillon inter-régimes de cotisant (EIC) de 2005. Les profils individuels sont modélisés de manière à pouvoir estimer, pour chaque personne, un niveau moyen de revenu d’activité au cours de la carrière, des pentes de début et de fin de carrière, ainsi que la fréquence des trous de carrières et revenus exceptionnellement élevés.
En début de carrière, la pente moyenne des revenus d’activité selon l’âge est d’autant plus élevée que les personnes sont à hauts revenus. Ce n’est plus le cas en deuxième partie de carrière (après 40 ans), où la plupart des personnes ont un revenu d’activité stable. Les revenus d’activité ou salaires « exceptionnels », au sens où ils s’écartent fortement de leur tendance, que ce soit vers le haut ou vers le bas, sont par ailleurs beaucoup plus fréquents pour les personnes à bas revenus.
Une conséquence de ces caractéristiques est que la règle de calcul du salaire (ou revenu d’activité) annuel moyen sur les 25 meilleures années plutôt que sur l’ensemble de la carrière, règle appliquée dans le régime général et les régimes alignés pour calculer le montant des pensions, devrait avantager en premier lieu les personnes à très hauts revenus, d’une part, et les personnes à plus bas revenus, d’autre part. Cette règle est en effet plus favorable pour les profils de carrière salariale ayant la variabilité la plus forte, que cette variabilité vienne de la croissance du salaire avec l’âge ou de la fréquence des salaires annuels chutant fortement par rapport à la tendance. En pratique, ce résultat est néanmoins fortement atténué du fait de l’existence de deux autres dispositifs : le plafonnement des salaires portés au compte, d’une part, et le minimum contributif, d’autre part.