« Quand on aime, on ne compte pas » - Difficultés méthodologiques et stratégies de questionnement dans les enquêtes sur les aides matérielles et financières apportées aux jeunes adultes par leur famille

Les dossiers de la DREES

N° 4

Paru le 30/08/2016

Marie-Clémence Le Pape (Univ. Lyon 2, Drees), Mickaël Portela (Drees) et Élise Tenret (Univ. Paris-Dauphine)
La question des aides matérielles et financières apportées par la famille aux jeunes adultes est devenue un axe de recherche central dans les années 1990, l’évaluation la plus précise possible des aides parentales étant un enjeu important pour les politiques publiques. Pourtant, le recensement fin des aides apportées pose des difficultés méthodologiques.

 

L’exploitation secondaire de l’Enquête qualitative sur les ressources des jeunes réalisée en 2013 (DREES - CRÉDOC) montre les réticences dont peuvent témoigner certains parents à évaluer le coût de leur enfant. Certains refusent ainsi la logique comptable. D’autres ont intégré cette injonction à aider leurs enfants et formulent des réponses du registre de l’évidence. Enfin, « le soutien moral » est souvent mobilisé comme une valeur refuge quand on ne souhaite pas véritablement compter, notamment par peur du jugement de l’enquêteur et de la société.

Ces réticences amènent à questionner le sens que les parents donnent au soutien matériel et financier apporté aux jeunes adultes. Pour eux, le besoin, le mérite, l’égalité au sein de la fratrie, le contexte économique ou l’histoire familiale sont autant de « raisons » qui motivent l’aide parentale.

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