En 2021, les dépenses de protection sociale continuent de progresser dans l’ensemble des pays d’Europe.
Les prestations sociales augmentent de 2,4 % en France en 2021 et de 3,1 % en moyenne dans l’Union européenne (UE-27), après une hausse exceptionnelle de 6,9 % en France en 2020 et de 8,3 % en moyenne dans l’UE-27. La France consacre 33,3 % de son produit intérieur brut (PIB) à la protection sociale, soit 834 milliards d’euros par an. Toujours rapporté au PIB, la France est le pays d’Europe qui consacre le plus à la protection sociale devant l’Autriche (31,8 %), l’Italie (31,5 %) et l’Allemagne (31,0 %).
En France, le montant moyen des prestations sociales s’élève à plus de 12 350 euros par habitant en 2021
Ce montant représente plus de 2 000 euros supplémentaires à la moyenne de l’UE-27 (10 150 euros), mais moins que dans d’autres pays comme l’Autriche (14 500 euros en Parité de pouvoir d’achat sur une base française), l’Allemagne (14 000 euros en PPA) ou encore le Danemark (13 850 euros PPA). De manière générale, les retraites et la maladie sont les principaux postes de la protection sociale en France et en Europe. Les risques famille, emploi, pauvreté et logement représentent seulement 20 % des dépenses en France et 18 % dans l’UE-27.
Les dépenses de maladie sont le principal facteur de la hausse des dépenses de 2021 du fait de la vaccination, des campagnes de dépistage du Covid-19 et de la reprise des soins médicaux
Le début d’année 2021 est encore très marqué par la crise sanitaire, économique et sociale. En France comme en Europe, les dépenses liées au risque santé augmentent fortement en 2021, du fait du déploiement de la vaccination, de l’intensification des campagnes de dépistage du Covid-19, et plus largement de la reprise des soins médicaux non urgents (+9,6 % en France, +7,8 % en moyenne dans l’UE 27). Le risque santé prend ainsi le relai des mesures exceptionnelles de protection de l’emploi comme facteur de croissance des dépenses de protection sociale. Les prestations du risque emploi, notamment le chômage partiel, pèsent encore sur les dépenses début 2021, mais sont globalement en baisse sur l’année en France (-18,2 % en 2021) et en Europe (-16 %) du fait du rebond économique qui a suivi l’assouplissement des restrictions sanitaires.
En 2021, les risques logement et famille contribuent à la baisse des dépenses de protection sociale en France.
Après avoir été reporté pendant la crise Covid-19, la réforme des allocations logement, intervenue en 2021, a induit une baisse historique des prestations logement (-5,7 %). Les prestations du risque famille diminuent quant à elles de 2,4 % en 2021 en France après la forte hausse de 2020 (+3,0 %) en raison de la fin des mesures exceptionnelles à destination des familles mises en place durant la crise.
En France, les dépenses de protection sociale du risque pauvreté et l’exclusion sociale progressent en fin d’année, avec les premières mesures pour faire face au début du regain d’inflation
Dans le sillage de la reprise économique permise par l’assouplissement progressif des restrictions sanitaires et dans un contexte de tensions sur le marché de l’énergie, une inflation élevée apparaît en Europe dès la fin 2021. Elle conduit en France à la mise en place dès la fin de l’année de nouveaux dispositifs exceptionnels à destination des ménages modestes (indemnité inflation et chèque énergie). Les prestations du risque pauvreté et exclusion sociale augmentent ainsi de 6,8 % en 2021. En Europe, ce risque est également dynamique du fait, d’une part, de la prolongation dans de nombreux pays des mesures pour faire face au COVID-19 et, d’autre part, de la création en Espagne et en Italie de nouveaux revenus minima nationaux.
Sous l’effet du redémarrage de l’activité, les ressources de la protection sociale connaissent un rebond qui permet de réduire le déficit de la protection sociale
Cette hausse de 5,2 % en 2021 résulte d’une forte augmentation des cotisations sociales et des impôts et taxes affectés, provoquée par le rebond des salaires et de la consommation. En conséquence, le déficit de la protection sociale se réduit pour s’établir à 18 milliards d’euros en 2021, après avoir atteint un record de 49 milliards d’euros en 2020. Néanmoins, ce déficit ne reflète qu’en partie l’ampleur du choc absorbé par les administrations publiques (financement des dispositifs exceptionnels comme le chômage partiel ou l’indemnité inflation), dont le déficit total atteint 163 milliards d’euros en 2021, soit 6,5 % du PIB.
À propos de l’ouvrage
La protection sociale en France et en Europe en 2021 - Résultats des comptes de la protection sociale - Édition 2022
La DREES réalise pour la deuxième année consécutive les comptes de la protection sociale de manière anticipée, moins d‘un an après la fin de l’année présentée dans la publication. Ainsi, cette édition 2022 analyse en détail les évolutions observées lors des trois derniers exercices disponibles, de 2019 à 2021. Des travaux méthodologiques ont été menés pour produire, malgré un calendrier resserré, un ouvrage aussi détaillé que possible avec la même exigence de qualité afin d’analyser les effets de la crise sanitaire.
Élaborés par la DREES, les comptes de la protection sociale constituent l’un des satellites des comptes nationaux de l’Insee, dont ils adoptent la méthodologie. Ils servent également de base à l’élaboration des comptes de la protection sociale présentés dans les instances internationales (Système européen de statistiques intégrées de la protection sociale [Sespros] d’Eurostat) et permettent ainsi d’établir des comparaisons internationales sur des bases fiables et harmonisées.
Ouvrage
Fiches
Fiches thématiques France
La protection sociale en France : contexte général
Les ressources de la protection sociale en France
Les prestations de protection sociale en France
Fiches thématiques Europe
La protection sociale en Europe contexte général
Les prestations sociales en Europe
Annexes
Tableaux détaillés
Données
Infographie
Les comptes de la protection sociale en France et en Europe en 2021 (infographie)
Sous la direction de Céline Marc, Geoffrey Lefebvre et Mickaël Portela
Coordinateurs de l’ouvrage
Solal Chardon-Boucaud (partie internationale) et Lauriane Ramuzat (partie France)
Producteurs des comptes France
Caroline Lebrun, Léa Mauro et Lauriane Ramuzat
avec la collaboration de Cyril de Williencourt
Rédacteurs
Solal Chardon-Boucaud, Amaury Ducoulombier, Caroline Lebrun, Geoffrey Lefebvre, Léa Mauro, Elisabeth Mendy, Mickaël Portela, Léo Quennesson, Lauriane Ramuzat et Lisa Troy
Secrétaire de rédaction
Elisabeth Castaing
Responsable d’édition
Valérie Bauer-Eubriet
Directeur de la publication
Fabrice Lenglart
Remerciements
La DREES tient à remercier les organismes privés et publics qui fournissent chaque année les données nécessaires à l’élaboration des comptes de la protection sociale, en particulier l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la Direction générale des finances publiques (DGFiP), l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et la Direction de la Sécurité sociale (DSS).
Pour en savoir plus
Jeux de données à explorer
Historique
Consulter les éditions précedentes
- La protection sociale en France et en Europe en 2020 - Résultats des comptes de…
- La protection sociale en France et en Europe en 2018 - Résultats des comptes de…
- La protection sociale en France et en Europe en 2017 - Résultats des comptes de…
- La protection sociale en France et en Europe en 2016 - Résultats des comptes de…
- La protection sociale en France et en Europe en 2015 - résultats des comptes de…
- La protection sociale en France et en Europe en 2014 - Résultats des comptes de…