Le corps de l’ouvrage est structuré autour de 8 fiches rédigées qui reprennent les thématiques habituellement abordées que sont les grandes catégories d’établissements de santé, les capacités d’accueil à l’hôpital, l’activité en hospitalisation complète ou partielle, les effectifs et les salaires du personnel hospitalier. Des focus sur les établissements des DROM et sur la situation économique et financière des hôpitaux publics et des cliniques privées complètent ce dossier.
Une annexe liste les 20 fichiers Excel, téléchargeables sur le site internet de la DREES, qui proposent des données et figures complémentaires.
1 . Fin 2021, la capacité d’accueil de ces établissements est de 383 000 lits d’hospitalisation complète et de 82 000 places d’hospitalisation partielle.
En 2021, 12,7 millions de patients ont été hospitalisés une ou plusieurs fois dans l’un des 2 987 établissements de santé publics ou privés que compte la FranceUn recul du nombre de lits moins marqué en 2021 qu’en 2020
Depuis une vingtaine d’années, l’organisation de l’offre de soins évolue vers une hausse importante du nombre de places d’hospitalisation partielle (sans nuitée) et d’hospitalisation à domicile, en regard d’une diminution continue des capacités d’hospitalisation complète (lits). Des innovations en matière de technologies médicales et de traitements médicamenteux ont rendu possible ce « virage ambulatoire ».
Entre fin 2020 et fin 2021, le nombre de lits d’hospitalisation complète en état d’accueillir des patients diminue de 1,0 %, un rythme qui se rapproche de la tendance observée durant la période 2013-2019.
Une hausse de l’activité d’hospitalisation complète en 2021
Avec la crise sanitaire, le nombre de séjours d’hospitalisation complète en France a connu une baisse sans précédent (-12,4 %). En 2021, ce nombre de séjours est reparti à la hausse : les établissements de santé ont pris en charge 10,6 millions de séjours d’hospitalisation complète, soit une hausse de 3,3 % par rapport à 2020. En particulier, le nombre de séjours d’hospitalisation complète augmente de 3,7 % en court séjour (-12,0 % en 2020) et de 4,3 % en psychiatrie (-14,4 % en 2020).
Le secteur hospitalier a également enregistré 16,9 millions de journées d’hospitalisation partielle (sans nuitée) en 2021, soit une hausse de 26,3 % qui compense une part importante de la baisse de 23,5 % observée en 2020.
Les alternatives à l’hospitalisation classique retrouvent leur dynamisme en 2021
À ces prises en charge s’ajoutent 14,9 millions de séances de chimiothérapie, radiothérapie et dialyse, en hausse de 4,5 % par rapport à 2020. Ce rebond n’efface pas complètement les effets du net ralentissement observé en 2020, caractérisé alors par la stagnation du nombre de séances de chimiothérapie et la baisse de 4,1 % du nombre de séances de radiothérapie.
Par ailleurs, l’hospitalisation à domicile (HAD) continue de se développer en 2021, mais sur un rythme ralenti, contrecoup de la forte accélération constatée en 2020. Le nombre de séjours augmente de 3,7 % (+15,8 % en 2020) et le nombre de journées de 2,5 % (+10,5 % en 2020). Deux raisons peuvent expliquer cette accélération de l’activité d’HAD pendant la crise sanitaire : la prise en charge en HAD de nouveaux patients atteints de Covid-19, mais aussi le report d’une partie de l’activité hors Covid-19 de MCO vers l’HAD. En raison du risque de contagion en établissements de santé et des déprogrammations, notamment pour affecter du personnel aux unités Covid-19, de nombreux patients ont été pris en charge à domicile plutôt qu’en hospitalisation conventionnelle.
373 000 patients Covid hospitalisés en 2021, soit 70 000 de plus qu’en 2020
En 2021, 373 000 patients ont été hospitalisés au moins une fois avec un diagnostic, principal ou associé, de Covid-19, soit 70 000 de plus qu’en 2020. La durée moyenne de séjour reste plus élevée pour les séjours Covid-19 que pour les autres pathologies. La durée moyenne des séjours avec un diagnostic principal ou associé de Covid-19 en hospitalisation complète s’échelonne ainsi de 11,3 jours en MCO à 37,3 jours en SSR en 2021. En comparaison, les durées moyennes de séjours (tous motifs confondus) en hospitalisation complète sont de 5,6 jours en MCO et de 33,0 jours en SSR. Ces différences peuvent s’expliquer par une plus grande complexité des séjours de patients atteints de Covid-19, avec notamment une part importante de prises en charge en soins critiques. Du fait de cette durée moyenne de séjour plus longue, le Covid-19 représente en 2021 une part plus importante des journées d’hospitalisation complète (6,3 %) que des séjours (4,0 %). La durée médiane des séjours de patients atteints de Covid-19 s’est toutefois réduite au fil des vagues, du fait notamment du rajeunissement de la population hospitalisée et de la vaccination
En 2021, la progression des effectifs salariés des hôpitaux publics se poursuit, à un rythme plus modeste
Entre fin 2020 et fin 2021, les effectifs salariés du secteur hospitalier public ont progressé de 0,6 %, pour atteindre près de 1,1 millions de salariés fin 2021. Cette progression fait suite à une hausse des effectifs de 1,9 % entre 2019 et 2020, rendue nécessaire par la crise sanitaire.
Parmi les salariés des hôpitaux publics, la progression des effectifs médicaux reste plus rapide que celle des autres personnels soignants. Les effectifs salariés de personnel médical du public progressent en effet de 1,9 % entre fin 2020 et fin 2021 (+2 700 salariés), un rythme qui reste bien supérieur à la tendance observée avant la crise sanitaire, de fin 2013 à fin 2019 (+1,3 % par an en moyenne). À l’opposé, les effectifs de personnel non médical soignant du secteur public reculent légèrement en 2021 (-0,3 %, soit -1 800 salariés). Enfin, les effectifs salariés de personnel non soignant du secteur public accélèrent et augmentent de 2,0 % en 2021 (+5 400 salariés).
Malgré la persistance des déficits, le désendettement des hôpitaux publics s’accentue à la faveur du Ségur de la santé
En 2021, le déficit des comptes financiers des hôpitaux publics se creuse à nouveau, après l’amélioration apparente de 2020, portée par les dispositifs exceptionnels de soutien face à la crise sanitaire. Leur résultat net s’élève à 415 millions d’euros, soit -0,4 % des recettes (-0,1 % en 2020). La progression des dépenses (+6,8 %) est plus prononcée que celle des recettes (+6,4 %), ce qui explique le creusement du déficit. L’effort d’investissement repart légèrement à la hausse en 2021, en raison notamment des engagements décidés lors du Ségur de la santé.
Le désendettement des hôpitaux publics se poursuit : le ratio d’indépendance financière, qui mesure la part de la dette dans les capitaux permanents, diminue pour la troisième année consécutive. Il passe de 51,1 % en 2020 à 46,8 % en 2021. La part d’établissements surendettés diminue aussi nettement et atteint 26,1 % en 2021 (31,4 % en 2020). Ces améliorations plus marquées en 2021 sont dues aux mesures de restauration des capacités financières prévues dans le cadre du Ségur de la santé.
Graphique 1 Compte de résultat des hôpitaux publics depuis 2005
Note > Les valeurs du résultat net avant 2011 diffèrent de celles présentées dans les publications de la DREES antérieures à 2022, car une correction a été apportée au compte 7071 (rétrocession de médicaments) de l’AP-HP de 2005 à 2010. En effet, la comparaison de la part du compte 7071 dans l’ensemble des produits (hors compte 7087) des hôpitaux publics selon leur catégorie montre une rupture de série importante pour l’AP-HP en 2011, qui retrouve une évolution similaire à celle des autres centres hospitaliers régionaux à partir de cette date (Richet, 2022).
Le compte 7722 (produits sur exercices antérieurs à la charge de l’Assurance maladie) est exclu du résultat exceptionnel et inclus dans le résultat d’exploitation, contrairement à ce qui était fait dans les publications de la DREES antérieures à 2022 (Richet, 2022). Ce compte représente 191 millions d’euros en 2020, soit 0,2 % des recettes. Cette correction n’est pas effective entre 2006 et 2011 inclus, étant donné que le compte 772 n’est pas subdivisé sur cette période (Le Rhun et Legendre, 2007 ; anciennes instructions budgétaires et comptables M21).
Champ > France entière (incluant Saint-Martin et Saint-Barthélemy), hors SSA.
DGFiP, traitements DREES
Les premiers chiffres portant sur l’année 2022 seront publiés ultérieurement par la DREES :
- Fin septembre 2023 : les capacités d’accueil hospitalières en 2022 (lits et places, données provisoires).
- Fin décembre 2023 : les capacités d’accueil en soins critiques en 2022 (données consolidées).
- 1France entière, incluant les DROM.
Données complémentaires